La décision unilatérale du Président sénégalais, Macky Sall, de reporter l’élection présidentielle du 25 février a déclenché une crise politique sans précédent dans le pays, suscitant des réactions de la communauté internationale. Parmi les acteurs les plus proactifs, les États-Unis ont manifesté leur préoccupation et ont appelé au rétablissement du calendrier électoral.

Le 3 février, Macky Sall a annoncé le report de l’élection présidentielle, invoquant une prétendue crise institutionnelle. Cette décision a été qualifiée de « coup d’État constitutionnel » par l’opposition et la société civile. Face à cette situation, la CEDEAO, l’Union européenne et les États-Unis ont exprimé leur inquiétude, appelant au respect de la Constitution et au rétablissement du calendrier électoral.

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Cependant, l’implication américaine s’est distinguée par sa proactivité. Le Département d’État américain a vivement condamné le report de l’élection et a soutenu la déclaration de la CEDEAO exhortant le Sénégal à rétablir le calendrier électoral conformément à sa Constitution. Matthew Miller, porte-parole du Département d’État, a déclaré que les États-Unis étaient « profondément préoccupés » par les mesures prises pour reporter l’élection et ont appelé au respect des principes démocratiques.

La diplomatie américaine a intensifié ses efforts, soulignant les conditions contestables entourant le vote de l’Assemblée nationale sur le report. Le Secrétaire d’État américain, Antony Blinken, a même eu un entretien téléphonique avec Macky Sall le 13 février. Antony Blinken a exprimé les « graves préoccupations » des États-Unis et a exhorté le président sénégalais à rétablir le calendrier électoral et la transition présidentielle conformément à la Constitution.

La crise politique au Sénégal intervient à un moment sensible en Afrique de l’Ouest, marquée par plusieurs coups d’État. Le rôle du Sénégal en tant que pays pivot dans la région renforce son importance sur la scène internationale. Les États-Unis, qui considèrent le Sénégal comme un partenaire clé en Afrique francophone, ont clairement exprimé leur engagement en faveur de la démocratie et de la stabilité dans la région.

Le maintien de la stabilité au Sénégal et le respect de sa tradition démocratique semblent être des priorités clés pour Washington, même si le Président Sall est souvent perçu comme un allié occidental. À l’heure où la Russie et la Chine étendent leur influence en Afrique, les États-Unis semblent privilégier des processus électoraux crédibles et inclusifs dans la région, en soutenant des gouvernements légitimes qui répondent aux aspirations des populations ouest-africaines.

La présence croissante de la Russie et de la Chine dans la région, en particulier dans des pays confrontés à des coups d’État, soulève des préoccupations pour les États-Unis. Les récents sentiments anti-français observés dans la sous-région remettent en question le leadership traditionnel de la France, qui était autrefois un guide pour la politique africaine des États-Unis.

La communauté internationale continue de surveiller de près l’évolution de la situation au Sénégal, appelant à la restauration de l’ordre constitutionnel et à la tenue d’élections dans les délais fixés par la Constitution sénégalaise.