Ce dimanche 06 mars, TikTok a suspendu le livestreaming et l’ajout de nouveaux contenus sur son service vidéo en Russie. La plateforme d’origine chinoise répond ainsi à la nouvelle loi russe sur les « fake news ».

Cette loi a été approuvée vendredi par la chambre basse du parlement russe. Elle prévoit des peines de prison pour toute personne publiant ce que le Kremlin considère comme de fausses informations sur l’invasion de l’Ukraine par le pays. Les personnes reconnues coupables de diffusion de fausses données sur les forces armées russes risquent jusqu’à 15 ans de prison ou une amende de 14 000 dollars.

TikTok, ainsi que plusieurs organismes de presse, ont décidé de suspendre leurs activités dans le pays afin de préserver la sécurité des employés et des utilisateurs. Ces derniers pourraient se servir de l’application pour « fournir une source de secours et de lien humain en cette période de guerre où les gens sont confrontés à une immense tragédie et à l’isolement », a tweeté l’entreprise de médias sociaux.

Les TikTokeurs ont documenté les manifestations et d’autres actions sur le terrain, comme la façon dont les sanctions économiques affectent les Russes au quotidien. Cette suspension donne aux ressortissants qui tentent de s’exprimer contre leur gouvernement un canal de moins vers le reste du monde.

TikTok, champ de bataille politique en Russie

Cette crise récente n’est pas la première fois que le peuple russe utilise TikTok comme un champ de bataille politique. Il y a un an, des jeunes ont commencé à utiliser l’application pour créer des vidéos en faveur de la liberté d’expression et pour s’opposer au traitement réservé par le gouvernement à l’homme politique et militant antiautoritaire, anti-Poutine et anti-corruption Alexei Navalny.

Afin d’obtenir le soutien de Navalny et d’exprimer sa colère et son mécontentement face à la gestion par le gouvernement russe de la pandémie de COVID-19 et de l’affaiblissement de l’économie, l’application a été inondée de vidéos d’adolescents découpant leur passeport, le jetant ou créant des modes d’emploi pour les manifestants.

En réponse à la suspension de TikTok, certains TikTokers qui publiaient ce type d’informations ont regretté de ne pas pouvoir atteindre de nouveaux publics et partager leurs histoires.