C’est un éternel recommencement en Guinée. Chaque élection conduit à des violences inouïes avec son lot de dégâts matériels et humains. Depuis 48h, la Guinée et notamment Conakry est en feu. Plusieurs morts signalés ce 21 octobre 2020 par l’opposition.
Plusieurs sources sur place à Conakry décrivent un climat de terreur et de violence ce mercredi 21 octobre dans la commune de Ratoma, fief du principal leader de l’opposition, Mamadou Cellou Dalein Diallo. Une vague de violences qui évidemment a fait de nombreux dégâts.
Les affrontements qui ont éclaté en Guinée depuis la proclamation de sa victoire à la présidentielle de dimanche par l’opposant Cellou Dalein Diallo ont fait 10 morts, dont deux policiers, a indiqué mercredi 21 octobre le ministère de la Sécurité et de la Protection civile.
Le site Africaguinée a noté que plus de trois (3) personnes ont été abattues par balles à T8, quand deux autres (2) sont tombées à Wanindara. Le site indique, par ailleurs, que plusieurs manifestants ont été blessés par balles dans les quartiers de Koloma, Sonfonia, Hamdallaye, T8, Baïlobayah, Cosa, Bambéto, dans la commune de Ratoma.
Dans un communiqué rendu public ce mercredi 21 octobre 2020, la coordination nationale du Front National pour la Défense de la Constitution se dit « révolté d’apprendre la mort par balle ce 21 octobre 2020 de Boubacar Baldé, son coordinateur à Sonfonia Gare ».
Du côté des forces de l’ordre, le porte-parole de la police guinéenne a révélé que des PA (point d’Appuis), dans la même commune de Ratoma ont été saccagés et incendiés par les manifestants.
Ces violences sont consécutives aux premiers résultats de la présidentielle du 18 octobre proclamés par la Commission électorale Nationale Indépendante. Les partisans de l’opposant Cellou Dalein Diallo contestent ce qu’ils considèrent comme des ” PV truqués et falsifiés” donnés par l’organe chargé de conduire le processus électoral.
Le président sortant Alpha Condé, prenant l’ampleur de la situation s’est adressé aux Guinéens dans la mi-journée. “Je réitère mon appel à tous au calme et à la sérénité, en attendant l’issue du processus électoral en cours dans notre pays. Bien sûr qu’il y aura un vainqueur, mais ce n’est pas pour autant que la démocratie sera menacée ou que la paix sociale devient impossible”, a déclaré M. Condé.