Bally Ferro fait une analyse du bras de fer Opposition – Pouvoir dans ce dialogue politique en Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié.
Alassane Ouattara et Henri Konan Bédié ont cassé le thermomètre le 11 novembre 2020. Naturellement, l’état de santé du patient n’a nullement évolué. C’est le statu quo. D’un côté, le mot d’ordre de désobéissance civile de l’Opposition, lancé avant la présidentielle, reste « en marche » et les manifestations se poursuivent avec des fortunes diverses.
Bédié, chef de file de l’Opposition, n’en démord pas contre « la farce électorale » du 31 octobre. Il a rencontré les partis politiques de la coalition qu’il dirige et le secrétariat exécutif de son parti, le PDCI-RDA, pour rejeter le tête-à-tête réclamé par Ouattara et exiger « des négociations sous l’égide de facilitateurs neutres et crédibles ».
De l’autre, les arrestations ne cessent pas, les détentions de leaders de l’Opposition sont maintenues et des procès s’ouvrent au milieu de levées de blocus de résidence. Ouattara souffle le chaud et le froid. Il a fait grise mine face aux conditions catastrophiques de son élection contestée mais l’appel de l’Occident au respect de l’ordre constitutionnel est un baume au cœur.
Il monte alors au front pour rencontrer le Conseil politique du RHDP, son parti, certainement pour battre en brèche les revendications de l’Opposition alors qu’il est et demeure le problème de la crise politique.
C’est donc le bras de fer. Chaque camp prêche pour sa chapelle, dans le jeu de poker menteur. Or, la confligène IIIè République, née des calculs politiciens à courte vue, est en état végétatif, souffrant de malformations congénitales.
Et au lieu de déplacer ses problèmes sans les résoudre, elle a besoin d’un traitement de choc pour passer de la marmaille politique actuelle à un véritable État démocratique, avec de solides textes consensuels, qui résistent aux régimes et de fortes Institutions, qui échappent à l’ingérence des hommes politiques.
Et cette crise pourrait sonner le déclic en étant le mal qui permet de guérir un pays, passé par toutes les confrontation car malade de sa classe politique.