Dans un retournement spectaculaire de l’arène politique au Bénin, Boni Yayi, l’ancien président de la République du pays de 2006 à 2016, a été élu président du principal parti d’opposition, Les Démocrates (LD). Lors du congrès tenu les 14 et 15 octobre 2023, les militants des LD ont choisi Yayi comme leader de leur parti, mettant ainsi fin à son rôle de président d’honneur. Ce choix stratégique marque un tournant dans la politique béninoise, mettant en lumière la capacité de mobilisation et l’influence persistante de Yayi malgré les défis légaux auxquels il est confronté.

Le nouveau bureau du parti, composé de 89 membres, voit Yayi à la tête, assisté par l’ancien président du parti, Eric Houndété, et Nourénou Atchadé en tant que 1ᵉʳ et 2ᵉ vice-présidents respectivement. Cependant, un obstacle majeur se dresse sur le chemin de Yayi vers la présidence : une révision constitutionnelle en 2019 limite désormais les présidents béninois à deux mandats dans leur vie. Cela signifie que Yayi ne peut plus se présenter à l’élection présidentielle prévue en 2026. Néanmoins, sa popularité et sa capacité à mobiliser les électeurs font de lui un acteur clé dans la prochaine élection.

La relation entre Yayi et le président en exercice, Patrice Talon, a été tout sauf calme. Accusations d’attentat à la vie, résidence surveillée, puis une période de calme relatif : ces événements ont marqué leur relation politique complexe. Maintenant, en tant que chef de file de l’opposition, Yayi semble déterminé à faire entendre sa voix. Dans son discours après son élection, il a annoncé son intention de libérer les détenus politiques et de faciliter le retour des exilés politiques, suggérant ainsi un mandat d’opposition dynamique et potentiellement tumultueux pour Patrice Talon.

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L’avenir politique du Bénin semble présentement plus incertain que jamais, avec Yayi de retour sur le devant de la scène politique et prêt à jouer un rôle actif dans le paysage politique béninois. La rivalité entre lui et Talon promet d’être l’un des points culminants à surveiller dans les prochains mois, alors que le Bénin se dirige vers une période électorale potentiellement explosive.