Avant le premier tour de la présidentielle en France, le parti Reconquête avait envoyé un SMS à des français de confession juive les invitant à voter pour Eric Zemmour. Une enquête préliminaire a été ouverte à Paris, ce mardi 12 avril, selon l’AFP. Le parquet de Paris a confirmé l’ouverture de cette enquête pour des infractions relatives à des données à caractère personnel, après la plainte de deux associations.
“Sur plainte de l’UEJF et de l’association J’accuse AIPJ, une enquête a été ouverte ce jour des chefs de détention, conservation, enregistrement, transmission de données à caractère personnel en dehors des cas prévus par la loi, communication à un tiers sans autorisation et détournement des finalités d’un fichier de données à caractère personnel”, a précisé le parquet.
Les investigations ont été confiées à la Brigade de répression de la délinquance à la personne (BRDP), a aussi indiqué cette source. Le Code pénal punit de cinq ans d’emprisonnement et de 300.000 euros d’amende la création d’un fichier faisant apparaître des croyances religieuses ou des origines raciales ou ethniques sans le consentement de l’intéressé.
Un message signé du nom du candidat d’extrême droite, éliminé au premier tour de la présidentielle, avait été envoyé le vendredi 8 avril à “des milliers de téléphones mobiles dans l’Hexagone”.
Le SMS renvoyait “vers une page éditée par le parti Reconquête, qui affichait un texte explicitement adressé aux français juifs”, avait révélé BFM TV. Lundi, la Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) avait annoncé l’ouverture d’une instruction. Le message du candidat, désormais hors ligne, s’intitulait: “Message d’Éric Zemmour aux français de confession juive.”
La Cnil stipule que “le traitement des données à caractère personnel qui révèle […] les convictions religieuses” est “interdit”, sauf si “la personne concernée a donné son consentement explicite au traitement de ces données à caractère personnel pour une ou plusieurs finalités spécifiques”.
Interrogée par BFM TV, l’équipe d’Eric Zemmour avait confirmé être à l’origine de la campagne d’envoi “d’une dizaine de milliers de SMS” qui renvoyaient vers la page web du candidat.
Un des responsables de la campagne de Reconquête avait assuré à la chaîne d’information que ce démarcage politique avait été mis en place à l’aide d’un courtier en données personnelles, qui achète des bases de données pour en faire commerce.
Déjà le 5 avril, des internautes s’étaient étonnés sur les réseaux sociaux d’avoir reçu un message vocal sur leurs téléphones personnels, les invitant à voter pour Eric Zemmour le 10 avril.
Présidentielle en France: Zemmour visé par une plainte…
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