D’origine ivoirienne, Vegedream est né à Orléans. Il est le deuxième d’une famille de cinq enfants. Son père faisait la musique tout comme son oncle, Ziké, un chanteur ivoirien réputé. Sa mère est assistante maternelle. Il grandit à La Source, un quartier sensible de la préfecture du Loiret. «Les gens étaient en mode gangsta. Tous mes amis qui sont restés là-bas sont en prison aujourd’hui.», Relate-t-il.
Jeune adolescent, il traînait un peu dehors et était souvent soupçonné de vols et de bagarres en réunion. Lorsqu’il devient majeur, Vegedream débarque à Paris, les poches vides. Il veut être danseur de r’n’b. Il galère, squatte chez la famille ou chez des copines.
Avant la célébrité, le jeune homme dormait parfois dehors ou dans des trains, gare Montparnasse, jusqu’à se réveiller, un matin, à Limoges: «Les gens ne connaissent pas les grosses galères que j’ai eues. Ils ont l’impression que le succès est arrivé d’un coup mais on a fait des gros flops.»
Pour louer les studios nécessaires aux enregistrements, il enchaîne les petits jobs, comme livreur d’un restaurant chinois. Un de ses manageurs, Amadou, se souvient : «Il est arrivé tout maigre et timide. On l’a vu grandir. Il dormait dans le studio et il faisait des pâtes dans la cafetière.»
Depuis la sortie de la chanson Ramenez la coupe à la maison Vegedream est devenu le chanteur le plus aimé de l’équipe de France championne du Monde. C’est en allant écouter les sons à la mode en boîte, comme au VIP Room sur les Champs, qu’il a compris le genre de pop urbaine qu’il devait créer pour réussir.
En raison de l’accessibilité de ses chansons, son succès auprès des ados et quelques adultes, Vegedream ne s’arrête plus. Il est sollicité sans arrêt. A peine a-t-il pris son repas, un concert à Bordeaux l’attend. Avec la célébrité viennent les contraintes. Il le regrette déjà : «Je me couche tard le soir et je n’arrive pas à m’endormir. Je prends des somnifères et je peux me réveiller la tête en feu. Tu craques parfois. Tu as envie de ne plus rien faire, de ne plus bouger. J’en parlais avec un ami, il m’a répondu : “T’es con, tu voulais être célèbre, assume. Tu vas faire le taf jusqu’au bout, tu n’as pas intérêt à nous décevoir.”»
Vegedream évoque déjà la suite et sa volonté de ne pas rester l’homme d’un titre, comme tant d’autres : «En fait, tu ne peux plus revenir en arrière. Tu ne peux pas du jour au lendemain redevenir anonyme, marcher et prendre le métro sans que personne te fasse chier.»
Crédit photo: Onze Mondial