Les canaux d’information traditionnels sont aujourd’hui délaissés au profit des réseaux sociaux et cette tendance touche tous les continents y compris l’Afrique. Ces sources sont cependant peu fiables et elles alimenteraient la désinformation.
Un rapport qui confirme la tendance
Selon une étude menée en Mai 2024 par l’entreprise australienne KnowBe4, 84% des africains utilisent les réseaux sociaux pour s’informer et 80% d’entre eux privilégient Facebook. Seulement, ces plateformes ne sont pas plus fiables en matière d’information, car reposant sur la viralité, le buzz et ils sont envahis aujourd’hui par les contenus générés par l’IA.
« Plus de 50% des personnes interrogées utilisent aussi TikTok pour s’informer, or ni Facebook ni TikTok ne sont considérés comme des sources fiables », affirme Anna Collard, vice-présidente de la stratégie de contenu chez KnowBe4 Africa.
Pire, les personnes ayant fait des réseaux sociaux leur source d’information se considèrent assez vigilants pour démêler le vrai du faux. Jusqu’à 82% des personnes sondées (500 au Botswana, au Kenya, à Maurice, au Nigeria et en Afrique du Sud) se targuent ainsi de pouvoir distinguer facilement les vraies informations des fausses.
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Mais selon Anna Collard, ces internautes surestiment leur capacité à détecter les contenus trompeurs qui envahissent davantage les réseaux sociaux. Pour preuve, 58% des personnes interrogées admettent n’avoir reçu aucune formation en vérification des faits.
« La diffusion rapide de fausses informations via les réseaux sociaux et l’accessibilité croissante des outils d’IA permettent des campagnes de désinformation peu coûteuses, mais extrêmement efficaces », ajoute-t-elle.
La géopolitique, enjeu principal de la désinformation
Les fake news politiques sont par ailleurs dans le collimateur de KnowBe4 Africa qui dénonce l’influence de puissances étrangères sur ces flux d’informations. « L’essor des campagnes de désinformation alimentées par des acteurs étrangers comme la Russie et la Chine menace d’aggraver l’instabilité sociale », lit-on dans le rapport.
KnowBe4 Africa n’est également pas la première entreprise à tirer la sonnette d’alarme sur ce phénomène, car le Centre des Etudes Stratégiques pour l’Afrique (CESA) désigne aussi la Russie comme principal organisateur de campagnes de désinformation en Afrique.