Micah Richards, chroniqueur de BBC Sport : »J’étais à l’Etihad Stadium samedi dernier lorsque Raheem Sterling a laissé passer une bonne occasion contre Watford. Vous auriez dû entendre le nombre de supporters autour de moi qui gémissaient et criaient « inutile » ou « fais-le sortir » « .

Manchester City menait 3-1 à ce moment-là et Sterling jouait vraiment bien. C’était son premier tir depuis le début du match et, bien que je n’aie rien dit aux gens autour de moi, je me disais qu’il fallait vraiment qu’ils se calment.

Ce n’est pas nouveau non plus. Sterling semble susciter cette réaction extrême plus que tout autre joueur de City. Peu importe le nombre de buts qu’il marque ou les bonnes choses qu’il fait dans un match – s’il rate, eh bien, c’est typique de Sterling, n’est-ce pas ?

Bien sûr, je comprends pourquoi il frustre les fans lorsqu’il marque les buts difficiles mais manque les occasions faciles. Je ressens la même chose lorsque je regarde Riyad Mahrez, même s’il est le meilleur buteur de City dans toutes les compétitions cette saison avec 23 buts.

Mais je ne trouve pas Mahrez frustrant parce que je pense qu’il manque de qualité, je pense simplement qu’il a encore plus à offrir.

Il va faire quelque chose de ridicule, comme descendre le ballon avec un premier contact impeccable, passer trois joueurs… puis tout gâcher en essayant d’en faire trop devant le but, et l’occasion est passée.

Si Mahrez faisait les choses simples dans ces zones, il aurait les statistiques de Mohamed Salah et marquerait 40 buts par saison.

Avec Sterling, c’est différent. C’est presque comme si beaucoup de fans pensaient qu’il n’est pas assez bon pour City et qu’il en sera toujours ainsi.

Ils ont tort, mais peut-être qu’il ne sera jamais apprécié à sa juste valeur, quel que soit le nombre de buts qu’il marque ou fabrique – ou le nombre de trophées qu’il aide City à remporter.

D’ailleurs, ses chiffres sont incroyables. Depuis son arrivée en 2015, il a marqué 112 buts en 286 matchs, rien qu’en Premier League et en Ligue des champions, et a délivré 55 passes décisives. C’est brillant pour quelqu’un qui est utilisé comme un attaquant large la plupart du temps.

Mais son rôle au sein de l’équipe de City ne s’arrête pas là. C’est un joueur qui peut influencer le jeu rien qu’en étant sur le terrain, grâce à sa vitesse et aux courses qu’il effectue.

Son mouvement est incroyable à tout moment et il est si intelligent dans sa façon de courir derrière, d’étirer les défenses et de laisser des brèches que les autres peuvent exploiter. Les défenseurs ne peuvent pas se reposer s’il joue.

Il manquerait beaucoup à City s’il partait, et j’aimerais que les gens qui le critiquent autant voient la situation dans son ensemble et ce qu’il apporte à l’équipe, plutôt que de parler uniquement des occasions qu’il a manquées.

Comment Sterling rebondit toujours

Comme Gabriel Jesus, Sterling est en fin de contrat en 2023 et, jusqu’à ce que l’un ou l’autre signe une prolongation, ils vont être liés à d’autres clubs.

Arsenal serait sur les rangs pour Jesus et j’ai lu la semaine dernière des articles sur Sterling allant à l’AC Milan, mais pour moi c’est simple – City doit essayer de garder les deux s’ils le peuvent.

Ils sont tous deux polyvalents et travailleurs, et peuvent jouer sur les deux ailes ou au milieu. Ils ne savent pas seulement comment jouer dans le système de Pep Guardiola, ils y excellent.

Le temps de jeu pourrait être un problème pour persuader Jesus de rester, mais je ne pense pas que Sterling ait baissé dans la hiérarchie ces derniers mois.

Il est entré et sorti de l’équipe, mais beaucoup de joueurs se sont retrouvés hors de l’équipe pendant un moment sous Pep. Avec Sterling, c’est aussi arrivé à la fin de la saison dernière, quand ses buts se sont taris.

Sterling a ces moments où sa forme est en dents de scie, mais il revient toujours en force. Avant le Championnat d’Europe de l’été dernier, il avait été mis au rancart, mais il a fini par être l’une des stars du tournoi.

Il n’a encore que 27 ans. Bien sûr, il y aura des moments où il devrait marquer plus, mais je dirais que la même chose pourrait être dite pour quelques autres joueurs de City étant donné le nombre d’occasions que l’équipe crée.

Sterling a coûté 49 millions de livres sterling à City lorsqu’il est arrivé de Liverpool en 2015. Pouvez-vous imaginer combien il en coûterait pour faire venir un joueur qui fournirait ce qu’il fait – si vous pouvez en trouver un ?