L’ancien président ukrainien Petro Porochenko, actuel chef du parti d’opposition Solidarité européenne, a annoncé vendredi qu’il avait été empêché de quitter l’Ukraine, accusant une décision politiquement motivée visant à entraver son activité politique. Cette annonce survient dans un contexte de tensions croissantes entre Porochenko, opposant à l’actuel président Volodymyr Zelensky.
Porochenko a publié sur Internet des images le montrant à un poste frontière avec la Pologne, déclarant avoir été refoulé, et que ses documents officiels autorisant son départ lui avaient été retirés. En vertu de la loi martiale imposée en raison de la guerre avec la Russie, les responsables ukrainiens nécessitent une autorisation spéciale pour voyager à l’étranger. Dans l’enregistrement, Porochenko affirmait avoir l’intention de se rendre en Pologne pour participer aux négociations visant à résoudre le blocus des transporteurs routiers polonais à la frontière ukrainienne.
L’ex-président a également accusé Zelensky d’avoir ordonné son empêchement de quitter le pays. Le vice-président du parlement ukrainien, Oleksandr Kornienko, a confirmé avoir révoqué l’autorisation de sortie de Porochenko après avoir reçu une lettre, sans donner de détails.
Porochenko est actuellement visé par des accusations de haute trahison, et précédemment, avant l’invasion russe, il avait été interdit de quitter le pays en janvier dernier dans une affaire liée à des achats de charbon auprès de séparatistes pro-russes. Il est de plus l’objet d’enquêtes pour des affaires de « corruption », que ses partisans considèrent comme politiquement motivées.
Cette situation renforce les tensions entre le gouvernement de Kiev et l’opposition, notamment sur des questions intérieures comme le budget et les nominations. Ces développements surviennent dans un contexte de guerre avec la Russie, dont l’issue semble dans l’impasse après une contre-offensive modeste de l’armée ukrainienne. L’unité qui prévalait au début du conflit semble désormais ébranlée.