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‘Ma mère est morte sans me dire que j’avais le Sida’



Brian Omondi soutient que vivre avec le VIH rend difficile la socialisation au Kenya

Certains parents au Kenya emportent le secret de leur séropositivité dans leur tombe, laissant leurs enfants dans l’ignorance et le désarroi.

Brian Omondi, qui est né avec le VIH, a commencé à prendre des antirétroviraux (ARV) à l’âge de 10 ans.

Cependant, ce n’est qu’à l’âge de 14 ans, à la mort de sa mère, qu’il a su pourquoi il prenait ces comprimés.

Aujourd’hui âgé de 22 ans et militant de la lutte contre le VIH, il travaille avec un groupe religieux.

Brian Omondi indique que son état n’a pas été diagnostiqué à sa naissance.

Durant ses premières années d’enfance dans la ville côtière de Mombasa, il se souvient d’avoir été malade : « J’étais malade la plupart du temps, mais mon état de santé s’est aggravé, alors ma mère a décidé que je devais faire un test de dépistage ».

« C’est là que j’ai commencé à prendre les ARV, mais ma mère ne m’a jamais dit pourquoi je prenais ces médicaments. »

C’est lorsqu’il est allé vivre chez sa tante après la mort de sa mère, que son statut a été divulgué au sein de la petite communauté où il vivait.

Lorsque certaines personnes ont appris qu’il était séropositif, ils se sont moqués de lui.

Les parents mettent souvent leurs enfants en garde contre le fait de jouer avec des personnes séropositives.

« Je me souviens de cette fille au lycée. On s’est rencontrés et elle m’a lâché au visage : « Toi, la personne séropositive ». Ça m’a fait mal. »

Se soigner en cachette

Bien que les adolescents et les jeunes représentent l’essentiel des nouvelles infections à VIH au Kenya et en Afrique subsaharienne, la majorité des personnes nées avec le VIH vivent secrètement avec cette maladie.

Certains patients sont contraints de garder le secret sur leurs médicaments et, comme M. Omondi, choisissent de prendre leurs comprimés la nuit.

En Guinée les personnes vivant avec le VIH sida manquent d’antirétroviraux .

 

Winnie Orende, âgée de 27 ans, décrit le choc qu’elle a ressenti en découvrant qu’elle avait le VIH à l’âge de 12 ans.

« Quand j’ai perdu ma mère, après deux mois, mon médecin a appelé ma sœur [aînée] et m’a demandé d’aller à l’hôpital seule pour le voir « , dit-elle.

Le médecin savait que sa mère était morte du SIDA et voulait vérifier si elle était séropositive. Le test a été alors positif.

« À cet âge-là, j’étais si confuse. Je n’avais jamais eu de rapports sexuels auparavant ; je ne suis pas une prostituée, alors comment pourrais-je avoir le VIH ? »

Ironie du sort, elle était la plus jeune de ses frères et sœurs et la seule à avoir contracté le virus de sa mère.

« Je me demandais pourquoi moi ? Parce que le pire, c’est que je suis le seul d’une famille de quatre personnes à vivre avec le virus. Cela m’a vraiment affecté pendant un certain temps. »

Toute l’école savait que j’avais le VIH

Elle a refusé d’accepter son diagnostic jusqu’à ce qu’elle soit admise à l’hôpital à plusieurs reprises.

Son médecin a ensuite informé le directeur de l’école de son état de santé pour lui expliquer qu’elle pouvait s’absenter parfois pour des besoins d’examens médicaux.

Copyright de l’image Getty Images
Image caption Les ONG de lutte contre le VIH estiment que le Kenya doit être plus ouvert au débat sur le VIH

Malheureusement, d’autres enseignants en ont été informés et de bouche à oreille toute l’école a su qu’elle était séropositive.

Les moqueries ont commencé, chose qui se poursuit encore aujourd’hui.

« Je suis confronté à la stigmatisation de la communauté où je séjourne ici à Kongowea, Mombasa. Le problème a commencé quand ils ont su mon statut. Les gens me traitaient de tous les noms » témoigne Mme Orende, qui travaille actuellement comme bénévole dans un centre de santé où elle conseille les patients atteints du VIH.

« Je me sentais mal. Il aurait été préférable qu’ils m’informent de mon statut plutôt qu’une autre personne me le dise. J’avais envie de me suicider, mais je me suis rendu compte que même si je me suicidais, ma sœur souffrirait. Alors j’ai arrêté d’avoir des pensées suicidaires », raconte-t-elle.

 

Les militants veulent changer les attitudes et réclament une meilleure éducation sexuelle et davantage d’informations sur le VIH au Kenya, où les échanges sur ces sujets sont souvent étouffés par les groupes religieux conservateurs.

Dr Griffins Mang’uro déclare qu’il est également important que les tuteurs soient plus ouverts et informent les enfants de leur statut VIH – lorsqu’ils ont entre 9 et 11 ans.

« Dès qu’un enfant comprend ce qu’est le VIH et ce qu’est la maladie, c’est l’âge idéal pour lui annoncer qu’il est infecté et qu’il doit prendre des médicaments. Le fait est que, dès qu’un enfant prend un médicament, il doit savoir qu’il est séropositif et qu’il prend des médicaments contre le VIH », affirme le médecin.

Témoignage de Jeanne Gapiya, figure de la lutte contre le VIH Sida.

Il prévient que le fait de laisser les enfants dans l’ignorance les expose également à des risques, car ils pourraient ne pas prendre le médicament correctement.

« Ou ils pourraient avoir du ressentiment à l’avenir parce qu’on ne leur a pas dit tôt », estime le docteur.

M. Omondi dit qu’il ne reproche pas à sa mère de ne pas avoir été franche avec lui.

« Je pense qu’elle aurait pu être ouverte avec moi, mais d’un autre côté, je ne peux pas lui en vouloir parce qu’elle essayait de me protéger à cet âge », juge-t-il.

Mais jusqu’à ce que les attitudes changent, les personnes nées avec le VIH vivent dans la peur d’être jugées par les autres, ce qui rend la socialisation et la recherche d’amis et de partenaires difficile.

« C’est difficile ! Vous découvrez que vous allez être stigmatisé, vous vous posez mille et une question du genre : si ces personnes découvrent mon statut, comment me prendront-elles ? Comment me traiteront-elles ? », s’interroge-t-il.

Les bébés et le VIH

Copyright de l’image Getty Images

La transmission de la mère à l’enfant est courante au Kenya, mais le nombre de cas diminue, car les femmes enceintes sont invitées à se rendre dans un dispensaire où elles subiront automatiquement un test de dépistage du VIH.

Si elles sont séropositives, on leur demandera d’accoucher à l’hôpital. Pendant quatre à six semaines, leur bébé recevra un médicament appelé zidovudine, qui réduira la probabilité de transmission du VIH.

Selon le Conseil national de lutte contre le SIDA du Kenya, entre 2012 et 2017, ce traitement préventif a permis de réduire de 38 % le nombre de nouvelles infections à VIH chez les enfants.

Si, après six semaines, un bébé est confirmé séropositif, on lui administre une combinaison de médicaments antirétroviraux qu’il devra prendre à vie pour empêcher le virus de détruire son système immunitaire.

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