L’Union européenne a annoncé mardi qu’elle allait lever les sanctions prises à l’encontre du Burundi en 2016. Ce retournement de situation fait suite à un processus politique pacifique qui a débuté avec les élections générales de mai 2020 et a ouvert une nouvelle fenêtre d’espoir pour la population du Burundi.
« Depuis les élections de 2020, l’UE a reconnu les progrès accomplis par le gouvernement burundais en matière de droits de l’homme, de bonne gouvernance et d’État de droit, ainsi que les engagements pris dans sa feuille de route (« feuille de route ») en vue de nouvelles améliorations dans ces domaines », indique le communiqué.
Le président Ndayishimiye a salué la décision de l’Union Européenne, déclarant : « Je salue la sage décision de l’Union européenne et de ses États membres d’avoir pris la mesure de lever avec effet immédiat les sanctions économiques contre mon pays. Le Burundi est prêt à coopérer avec tous les partenaires. Ensemble, tout est possible ».
Suspension du soutien financier du Burundi
Les sanctions prises en 2016 par le Conseil de l’Union européenne à l’encontre des Burundais comprenaient la suspension du soutien financier et des versements de fonds directement à l’administration ou aux institutions burundaises.
À l’époque, les États membres de l’UE contribuaient à près de 50 % du budget annuel du Burundi. Depuis la suspension de l’aide, le pays s’est appuyé sur les taxes qui contribuent actuellement à près de 90 pour cent du budget annuel du pays.
« La levée des sanctions est une victoire partagée entre le Burundi et l’Union européenne et ses États membres au terme d’un long processus de dialogue franc et sincère, marqué par l’esprit d’ouverture, de compromis et de confiance mutuelle entre les deux parties », a déclaré le ministre burundais des Affaires étrangères, Albert Shingiro.
Le gouvernement burundais et l’Union européenne ont repris en février dernier le dialogue politique dans le but de normaliser leurs relations qui se sont détériorées depuis 2015. La reprise du dialogue politique est intervenue quelques mois après l’entrée en fonction du président Ndayishimiye en 2020.
La décision de l’UE intervient environ trois mois après que les États-Unis ont levé les sanctions contre le Burundi en novembre dernier. Les États-Unis avaient imposé des sanctions au Burundi depuis 2015, lorsque de violentes manifestations ont éclaté contre l’ancien président défunt Pierre Nkurunziza, entraînant la perte de plus de mille vies humaines.
En 2020, le Burundi a connu sa première transition démocratique du pouvoir entre le défunt président Pierre Nkurunziza et le président sortant Evariste Ndayishimiye.