Après avoir réalisé une étude de taille sur l’impact du coronavirus pour les startups pendant la crise, Station F est revenu en cette fin de mois de juin pour faire le bilan. Aux yeux de Roxanne Varza, la directrice de l’incubateur parisien lancé par Xavier Niel, les startups ont résisté. Interrogée mardi 30 juin sur BFM Business, l’entrepreneure américaine s’est résolue à l’idée que l’industrie française s’en serait mieux sortie que nos voisins allemands, mais aussi américains, où le nombre de licenciements a atteint des records.
« Moins impactées que dans d’autres pays »
Le bilan de Station F souligne que les startups françaises ont été moins impactées par les licenciements justement, bien aidées par le recours au chômage partiel qui « a très bien fonctionné ». La directrice de l’incubateur ajoutait qu’en France, « on a sauvé potentiellement plus d’emplois, on a des startups qui prévoient moins de fermetures et moins de licenciements d’ici la fin de l’année ».
Outre-Rhin, Roxanne Varza expliquait à l’antenne ce pourquoi les startups allemandes ont été plus sujettes au licenciement. Selon elle, la vitesse d’adaptation de ces jeunes pousses fut moins rapide face à la situation. « Une fois qu’il y avait la crise, ils n’ont pas forcément changé quelque chose dans la stratégie », ajoutait-elle. Même chose aux États-Unis. « On a vu des chiffres colossaux au niveau des licenciements ».
Ce bilan du paysage français et international était aussi l’occasion pour l’incubateur de placer ses jeunes pousses sur le devant de la scène. L’objectif ? Rassurer. Qui ? Les investisseurs. Pour s’expliquer, Roxanne Varza s’est appuyée sur la jeunesse des entreprises. « Comme les startups de Station F sont assez jeunes, elles sont beaucoup plus agiles. Donc on a vu énormément de pivots, beaucoup qui ont changé leur stratégie, qui ont mobilisé des choses qu’elles ont développé pour faire autre chose ».
L’Europe dévoile un plan de 10 Md€ pour l’innovation
L’un des points faibles que soulignait néanmoins Station F concerne les levées de fonds. Sur ce point, la France reste en deçà de ses voisins. « On a encore un peu de travail à faire », en convenait Roxanne Varza. Le nombre d’opérations est loin d’être à décrier (chaque lundi, retrouvez le récapitulatif des levées de fonds de la semaine sur Presse-citron), mais les sommes levées doivent augmenter.
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Mardi 30 juin, le même jour de l’entretien de la directrice de Station F, une autre nouvelle optimiste pour les startups arrivait du haut de la Commission européenne. Créé en 2017, le Conseil européen de l’innovation (EIC) a dévoilé sa feuille de route pour la période 2021-2027, dans laquelle il est avancé l’objectif de renforcer la conversion des découvertes scientifiques européennes « en entreprises capables de se développer rapidement pour que l’Union européenne puisse rivaliser avec les grands acteurs technologiques mondiaux », rapportaient nos confrères du Monde Informatique.
Le plan d’investissement prévoit 10 milliards d’euros pour l’innovation. Forcément, les conséquences du COVID-19 sont passées par là. Mais l’Europe se veut confiante. « Le Conseil européen de l’innovation va jouer un rôle-clé dans la reprise économique, et c’est pourquoi le package de relance de la Commission a proposé d’augmenter son budget au-delà des 10 milliards d’euros dans le cadre d’Horizon Europe », expliquait Mariya Gabriel, Commissaire à l’Innovation, à la Recherche, à la Culture, à l’Education et à la Jeunesse.
Avec ces fonds débloqués, l’EIC prévoit que les autres investisseurs seront en mesure d’apporter entre 30 et 50 milliards d’euros. Ces derniers mois, Le Monde Informatique rapporte que 7500 startups ont rejoint le projet pilote. « Les membres du conseil consultatif ont défini une feuille de route pratique pour maximiser l’impact du Conseil européen de l’innovation afin de propulser sur la scène mondiale les startups, les PME et les chercheurs européens qui changent le jeu ». L’heure de la relance ? Dans sa précédente enquête auprès de près de 1000 startups internationales, Station F annonçait que 78% des startups dans le monde prévoient d’embaucher de nouveaux employés avant la fin de l’année.