Les États-Unis ont accusé jeudi le Kremlin d’un complot élaboré visant à fabriquer une attaque des forces ukrainiennes que la Russie pourrait utiliser comme prétexte pour mener une action militaire contre son voisin.

Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, a déclaré que le programme comprenait la production d’une vidéo de propagande graphique qui montrerait des explosions mises en scène et utiliserait des cadavres et des acteurs représentant des personnes en deuil.

Le plan de la fausse attaque contre le territoire russe ou les russophones a été révélé dans des renseignements déclassifiés partagés avec des responsables ukrainiens et des alliés européens ces derniers jours. C’est la dernière allégation des États-Unis et de la Grande-Bretagne selon laquelle la Russie complote pour utiliser un faux prétexte pour entrer en guerre contre l’Ukraine.

En décembre, la Maison Blanche a accusé la Russie de développer une opération « sous faux pavillon » pour créer un prétexte à une invasion. La Grande-Bretagne a récemment nommé des Ukrainiens spécifiques qu’elle a accusés d’avoir des liens avec des agents du renseignement russe complotant pour renverser le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy. Les États-Unis ont également publié une carte des positions militaires russes et détaillé comment les responsables pensent que la Russie tentera d’attaquer l’Ukraine avec jusqu’à 175 000 soldats.

« Nous avons vu ce genre d’activité de la part des Russes dans le passé, et nous pensons que c’est important quand nous le voyons comme ça, et nous le pouvons, pour le dénoncer », a indiqué Kirby aux journalistes au Pentagone.

Les États-Unis n’ont pas fourni d’informations détaillées étayant les conclusions du renseignement.

Kirby a affirmé que les Russes mettraient également en scène du matériel militaire utilisé par l’Ukraine et l’Occident pour renforcer la crédibilité du projet.

Les nouveaux services de renseignement américains ont découvert que la Russie utiliserait peut-être des drones Bayraktar de fabrication turque dans le cadre de la fausse opération, selon un haut responsable de l’administration qui n’était pas autorisé à commenter et s’est exprimé sous couvert d’anonymat.