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Chronique : Le sommet Afrique-France de Montpellier



 

Un grand changement dans la configuration du sommet Afrique-France du 8 Octobre 2021.  Cette rencontre entre un pays riche du nord et un continent en difficulté du Sud, est marquée par l’absence de ces représentants. La variété des thématiques entre l’Afrique et la France ne peuvent qu’être que nombreuses, comme les questions. Cette chronique n’a pas pour objectif de relater encore une fois le déroulé du sommet. Vous conviendrez avec moi qu’une évaluation externe, est toujours la bienvenue. Comme dans toute rencontre de ce type, nous allons naviguer en géostratégie.

Que retenir de ce sommet Afrique-France à Montpellier ?

 

Pour moi africain lambda vivant la mondialisation, ce sommet représentant un tournant dans le mandat de nombreux chefs d’état. Le premier est bien sur le président français. Celui-ci sort grand vainqueur de cette rencontre avec une partie des jeunes africains. Pourquoi tout de suite désigner un vainqueur ? Parce que la France a choisie l’espace, l’esprit et la temporalité de ce sommet. Ce qu’il retenir de ce sommet Afrique-France à Montpellier, est une volonté « maladroite » de pousser au changement de paradigme. Les relations Afrique-France sont clairement à un tournant. La ville de Montpellier aurait pu être le théâtre, d’une nouvelle relation entre la France et le continent africain. Cette date du 8 Octobre 2021 restera comme une tentative insultante de poser de nouvelles bases. Des bases qui reposent sur la peur et cela des deux cotés. Vous avez une jeunesse africaine prenant le monde d’assaut. En face, une « vieille-jeune » garde politique française et africaine qui ne comprend plus trop ce monde.  Ce sommet comme bien d’autres est très impressionnant par les chiffres. Pas moins de 3000 participants pour parler politique, économie, culture ou société. Résultat, le président français annonce la mise en place d’un fond de 30 000 000 €. Certes, un schéma bien connu comme final après un grand sommet. Mais revenons sur les grands axes, qui ont rythmés  les échanges.

 

Politique : Un message pour les africains

 

Comme mentionner précédemment, la France a choisie l’esprit de ce sommet. Certains ont pris les faits de ne pas inviter les chefs d’états africains comme cela se fait habituellement. A contrario, le président français a fait le choix d’échanger avec des « membres » de la société civile. Ce qui est une bonne initiative, sauf que pour initier un véritable changement entre la France et l’Afrique. Il faut faire preuve de courage, alors éviter le politique correct. Cela passe par le respect de tous les protagonistes, particulièrement des présidents africains. Nous avons vus sur toutes les plateformes, ces échanges qui se voulaient virulents. Oui, ils étaient virulents, mais rentraient dans une stratégie globale communication. Car nous avons assistés à un exercice de communication maitrisé par le président français. Ce qui démontre la faiblesse des participants, il ne s’agit pas ici d’un jugement de valeur. La « société civile africaine » est tombée dans le piège prévu. Pourquoi ? Celle-ci a évoqué cette relation Afrique-France avec émotion. Il parait que l’émotion est « nègre », car c’est un message émotionnel qui a été délivré à la France. Un message froid, calculateur et stratégie aurait eu un impact certain.

 

Economie : le libéralisme pour les autres

 

La perte croissante des parts de marché sur le contient, la montée en puissance de pays comme la Chine et la Russie. Il faut juste comprendre que le monde se tourne vers l’Afrique. La question : qu’est-ce que cette Afrique propose comme réponse ? Des solutions pensées pour d’autres contextes, il va falloir repenser la structure de l’économie en Afrique. Car c’est une faiblesse de ne pas pouvoir contrôler sa monnaie. Nous sommes dans une période de grands ensembles, l’union ne fait pas toujours la forte. Mais l’union permet d’avoir des alliés partageant le même paradigme. Le capitalisme quelque soit sa forme fera tout pour vivre. Est-ce que l’Afrique pourra supportée des vagues de privation ? L’Europe et particulièrement la France sont sous tension pour ces choix économiques. Quelles sont les concepts économiques africains ? Le continent regorge de compétences pour définir une manière d’échanger. Il faut une prise de décision venant des absents de ce sommet. L’économie ne peut être pensée que dans un seul sens. Le final n’est guère surprenant,  un fond de 30 millions d’€. Ces fonds sont destinés à des secteurs ne touchant pas directement à l’africain lambda. D’où une économie libérale pour les autres s’exerçant en Afrique. Les modèles préconisées sont biaisés et ne sortiront pas l’Afrique de la « pauvreté ». Ne me sentant pas pauvre, mais avec un étrange sentiment d’être sacrifiable comme nos économies.

 

Culture et social : un concert de sourd

 

La culture est un élément incontournable dans la vie d’un peuple. Le français et l’africain sont profondément culturel et social. Mais prenant leur source dans des contextes différents. Le sommet Afrique-France de Montpellier n’a fait qu’accompagner la communication stratégique et pensée. Il n’y a pas grand chose à dire, le schema est connue. Les acteurs culturels africains pleurant leur désarroi auprès de leurs collègues français. Mais ce sommet était pourtant l’occasion de se questionner sur l’évolution de la langue française sur le continent. La question culturelle n’est pas compliquée au niveau des gens. Cette question se complique au niveau, institutionnel  et dialectique.

 

Voila ce qui pourrait servir de conclusion. Il n’y a pas de conclusion à la relation entre l’Afrique et la France. Ce sommet du 8 Octobre 2021 ne rentre pas dans l’histoire. Il est une œuvre « unilatéralement » voulu par la France. La scène était posée, les acteurs choisis, les griefs connus et les réponses toutes prêtes. Ma conclusion pourrait être celle-ci : le sommet Afrique-France est une franche réussite pour une opération de communication. Une chose est sûre, la valeur d’un ainé n’est pas à négliger. C’est un trait commun dans toute l’Afrique, car certains auront beaucoup de mal à trouver des soutiens « fidèles » face aux autres puissances. Au milieu de ce vacarme de souffrances, de coups d’état, d’élections « truquées » et autres, il faut espérer que nous puissions tous nous ressaisir. Car, nous sommes la proie dans ce jeu de dupes.

“Cinq enseignements du sommet Afrique-France de Montpellier” (Par Thierno Bocoum)

Par

Antoine Sarr

14/10/2021 à 3:35

  1. Le Président Macron inaugure l’ère des représentants africains non désignés par les Africains. Il inaugure l’ère des sommets étatiques impliquant l’Afrique sans représentants des États africains. Il inaugure l’ère du contournement des processus démocratiques internes des pays africains qui aboutissent aux choix de dirigeants élus. Il inaugure l’ère de l’attribution tous azimuts de la médaille de la légitimité française qui fera foi et met son titulaire au rang d’interlocuteur d’un Président français et de représentant du peuple africain.
  2. Le Président Macron a d’une part donné l’image d’une France soudée, organisée, qui parle d’une seule voie qu’il porte lui-même en sa qualité de président de la République légitimement élu et d’autre part l’image d’une Afrique divisée, sans États, sans autorités élues, avec une jeunesse en rage qui chercherait solutions en France. Et ceci, au moment où lui-même est crédité que de seulement 25% des intentions de vote dans les sondages, 75% des Français lui ont tourné le dos.
  3. Le Président Macron décide de renforcer le financement de sa société civile dans nos pays souverains. Il décide d’avoir une influence dans nos États. Il déroule une pensée subversive envers l’Afrique et ne s’en cache pas.
    En France même avec l’interdiction du financement public des cultes depuis la loi de 1905, le financement étranger est combattu.

«Je ne veux plus de mosquées qui s’ouvrent avec des financements cachés, je ne veux plus de gens qui utilisent l’argent du pèlerinage pour financer n’importe quoi», disait Emmanuel Macron dès son installation à la tête de la France. Ce qui est de son droit en tant que Président d’un pays souverain.

Aujourd’hui, c’est ce même Président qui décide de financer unilatéralement sa société civile dans nos pays souverain sans l’implication de nos chefs d’Etat.

  1. Le Président Macron a pris des décisions unilatérales sans l’implication des dirigeants légitimes de l’Afrique. Il a décidé pour la France et il a décidé pour l’Afrique, en prenant à témoin les ressortissants des peuples africains et de la diaspora française. Et il compte aussi les appliquer en Afrique. Ce qui fut aussi le cas dans un passé récent (le 21 decembre 2019) avec la décision de passage du franc CFA à l’Éco. Il avait évoqué la jeunesse africaine qu’il aurait « entendue ». Même s’il maintient la parité fixe avec l’euro en l’attribuant cette fois-ci à une volonté des Présidents africains. Cette préoccupation de la jeunesse africaine qui n’arrange pas les entreprises françaises n’est évidement pas satisfaite.
  2. Le silence de nos chefs d’Etat sur le sommet Afrique-France tenu à Montpellier et engageant nos pays à travers les décisions prises à cet effet sans leur présence et sans leur implication, remet tout en question. Tout le discours du Président Macron sur l’indépendance de l’Afrique s’affaisse comme un château de cartes. Si nos chefs d’Etat africains étaient libres, ils n’allaient jamais laisser passer un tel affront.
    Aucune jeunesse ou société civile française ne peuvent représenter la France dans aucun territoire du monde. Aucun chef d’Etat français n’acceptera que des décisions engageant la France soient prises en dehors de la France, sans ses représentants et exécutées en France.

En organisant ce sommet de Montpellier, le Président Macron n’a fait que confirmer la main lourde de la France sur les affaires internes des pays africains.

Le combat pour l’indépendance totale de l’Afrique doit continuer avec une jeunesse consciente et déterminée.
Elle doit se faire en améliorant nos processus démocratiques internes et en hissant aux sommets de nos États des hommes et des femmes de valeur, capables de mettre les intérêts des peuples africains au dessus de tout autre intérêt.

Thierno Bocoum
Président du mouvement AGIR

Par Marem Kanté.

En prélude du Sommet AFRIQUE-FRANCE, qui aura lieu ce 8 octobre à Montpellier, Achille Mbembe, “l’intellectuel africain” le politologue et historien camerounais a remis son rapport, plutôt “son idée” d’une refondation des relations entre la France et l’Afrique à Emmanuel Macron.

Ce Sommet, paraît-il d’un nouveau genre, où aucun chef d’Etat africain n’est convié réunit uniquement les représentants des sociétés civiles africaines et françaises autour du Président Emmanuel Macron.

Commis par ce dernier à organiser ce sommet, notre frère, cet éminent fils de l’Afrique, a, paraît-il, sillonné le continent pour recueillir les avis et observations afin de sonder l’intelligentsia dans ce jeu de “je t’aime – moi non plus” que joue la France en l’Afrique.

Parmi ces personnalités de la société civile, Achille Mbembe a aussi trié sur le volet 12 jeunes sur plus de 500 millions que représente la jeunesse, qui vont débattre avec Macron comment ils voient les bases de la refondation des relations entre la France et l’Afrique. Quelle sélection ! J’ai lu le rapport. Voici mon avis.

La France n’a jamais entretenu de relation UNIQUE avec l’Afrique.

Pour ma part, en tant que citoyenne du Continent, je trouve que le titre est biaisé. Car la relation entre la France et le continent africain dans sa globalité “UNE” n’a jamais existé. La France n’a jamais entretenu de relation UNIQUE avec l’Afrique en tant qu’un SEUL continent mais plutôt la France a entretenu des “relations” unilatérales avec les pays africains. Un Continent que l’Europe a divisé et colonisé.

Donc Attention ! Il y a une très grande différence entre ces deux appellations!

Ceci étant souligné, ce Projet de réinvention des fondamentaux de la relation entre la France et le Continent africain n’est que mimétisme et pure chimère. Car on en a vu des tonnes de thématiques de ce genre où le point de vue de l’Afrique est toujours passé au second plan.

Achille Mbembe l’a même signalé dans ses propos. Je cite: “très souvent, le point de vue des acteurs africains était absent. Le primat était accordé aux intérêts français, à la meilleure manière de les promouvoir, de les sauvegarder ou d’en assurer l’expansion au-delà du «pré carré » francophone. La part des questions politiques, militaires ou culturelles était marginale.”

Donc parler de “refondation” des relations entre la France et l’Afrique est n’est que pure illusion. En tant que citoyenne du Continent, je voudrais attirer l’attention sur un fait. Que l’on arrête de prendre l’Afrique comme une valeur boursière où son cours est défini au gré des intérêts de ses spéculateurs.

Tout comme l’Europe, l’Océanie, l’Asie, l’Amérique, l’Afrique est un continent de plus de 1,3 milliard d’âmes où des hommes et femmes de tout bord se battent chaque jour pour faire vivre leurs peuples. Chaque citoyen dans son entité et sa particularité fait la fierté du Continent.

En lieu et place de ce sommet, j’aurais aimé voir Achille Mbembe prendre une initiative du genre réunissant sur le sol africain, tous les chefs d’Etat africains et ses peuples autour d’un Sommet “Afrique Globale Vision” pour ensemble voir comment redessiner un “plan commun” qui va nous servir à bâtir notre futur commun et servir également de référence sur la table de négociation avec la France et le reste du monde, basée sur une relation juste, équitable et équitable avec le continent.

A mon avis, ce sommet va encore creuser le fossé entre africains au grand bénéfice de la France puisque au préalable nous n’avons pas pris le soin de réunir et de définir ENSEMBLE ce qui nous est commun mais qui nous a toujours divisé depuis des siècles c’est-à-dire nos FORCES RESPECTIVES.

Seul on va vite mais ensemble on va plus loin. L’Afrique ne peut pas aller loin tant qu’elle est divisée. Tant que chaque pays joue solo la carte de l’unilatéralisme avec la France et le reste du monde, nous serons toujours tirés dans ce gouffre de prédation et de spéculation.

Il faut que les africains comprennent que la force de ces grandes puissances occidentales repose sur l’union de leurs peuples et de leurs États. Tant que l’on ne fera pas sauter les barrières tracées par le colonisateur entre nos peuples, nous ne pourrons jamais relever les gros défis des siècles à venir.

La division affaiblit les forces. Et la France s’en est servie pour se construire. Pour servir son peuple la France s’est d’abord engagée dans une rude conquête de territoires.

Lisez l’histoire de la France – vous comprendrez de quoi je parle !!!

Nous devons passer inéluctablement par la réunification des intérêts du Continent si nous voulons gagner le respect de nos confrères sur la scène internationale. Nous devons d’abord agir endogène avant de penser exogène. C’est ça la logique et c’est comme ça que ça se passe ailleurs !

Servir notre peuple en mutualisant nos forces tout en tenant compte de toutes nos différences. C’est ça qui fera la grandeur de l’Afrique. On ne peut pas vouloir refonder une relation avec la France alors que entre nos pays des accords bilatéraux sont quasiment absents et quand ils existent, vides de quintessence.

Nous avons les ressources disponibles pour vendre la destination africaine aux industriels et investisseurs étrangers.

1)- A la DIASPORA africaine devrait jouer ce rôle d’agent catalyseur d’investissements directs étrangers en faisant la promotion de nos potentialités.

2)- Aux ÉLITES d’établir un partenariat équitable avec la France dans la gestion de nos ressources.

3)- A LA JEUNESSE de s’armer de science jusqu’aux dents pour être au rendez- vous des belles opportunités et challenges avec le reste du monde comme le préconisait l’éminent panafricain Cheikh Anta Diop.

Les solutions sont nombreuses pour promouvoir nos ressources internes. A titre d’exemple, pourquoi pas un salon africain du chocolat ivoirien? Le textile malien? L’intelligence digitale africaine? Et j’en passe ! Produire, Transformer et Consommer sur place, au lieu d’inonder nos marchés de produits transformés ailleurs alors que la matière première est de chez nous ! Pour un partenariat d’égal à égal, pourquoi l’Europe ne délocaliserait pas toutes ses usines de chocolat en Côte d’Ivoire par exemple?

Un autre point important, ce n’est pas l’Union de l’Afrique en tant que telle qui fait peur à la France mais plutôt l’hégémonie d’autres puissances étrangères en l’occurrence la Chine et la Russie sur le continent.

Oui ! La montée en puissance de la Chine constitue un réel danger pour la France, pour qui connaît le pouvoir tentaculaire de la Chine.

Même les USA considérés comme première puissance mondiale ont du mal avec la Chine face à ses avancées dans n’importe quel secteur d’activité et, à plus forte, à raison leur présence sur le sol africain.

Bien sûr que cela constitue une menace pour la France ! Si la Chine arrive à s’implanter durablement en Afrique ce sera la fin pour la France. Et ça, l’Élysée ne le souhaiterait jamais puisque cette relation entre l’Élysée et l’Afrique est le cordon ombilical vital à la survie de la France sur l’échiquier international.

Non ! L’Afrique n’a jamais été considérée aux yeux de la France comme un marché global mais plutôt un marché balkanisé selon la formule :“diviser pour mieux dominer”.

Tant que la France n’avait pas de concurrents directs sur ses colonies, elle n’avait pas jugé nécessaire de revoir son hégémonie sur le continent. Diviser pour régner était son jeu favori.

Achille Mbembe de citer : “Si ces travaux préconisaient une intensification du dialogue entre la France et l’Afrique, l’effort se limitait souvent au seul champ économique et financier. Très souvent, le point de vue des acteurs africains était absent. Le primat était accordé aux intérêts français, à la meilleure manière de les promouvoir, de les sauvegarder ou d’en assurer l’expansion au-delà du « pré carré » francophone. La part des questions politiques, militaires ou culturelles était marginale. “

Expliquez-nous l’intérêt de deux zones économiques sur un seul marché? Pourquoi l’UEMOA : (Union économique et monétaire ouest-africaine), chapeautée par la BCEAO, où sont représentés la Côte d’Ivoire, le Bénin, le Burkina Faso, le Mali, la Guinée- Bissau, le Niger et le Sénégal. Et d’autre part, pourquoi la CEMAC ? :(Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale) contrôlée par la BEAC qui rassemble le Cameroun, la République centrafricaine, le Congo Brazzaville, le Gabon, la Guinée équatoriale etle Tchad.)?

Pourquoi une telle division? Quels en sont les enjeux et les inconvénients ? Qui en bénéficie en premier ?

La globalisation d’une Afrique n’arrangerait jamais la France.

Un continent de plus d’un milliard d’habitants unis sur un marché commun serait un signe de déclin de la France. Oui Achille ! “La part des questions politiques, militaires ou culturelles était marginale. “

Parlons de la restitution des œuvres africaines par la France. A mon avis, cela n’est pas une faveur faite au Continent mais c’est plutôt une obligation pour la France. Comment l’Afrique pourrait-elle jouir de toute son Identité si un pan de celle-ci est entre les mains de la France dans des musées hermétiquement fermés aux yeux de la population africaine? Comment des millions de jeunes africains auront-ils la possibilité de voir, de palper, de s’imprégner de ces œuvres qui représentent leur culture et leur histoire et qui leur appartient de droit ?

C’est du pillage tout simplement !

Dans son rapport, Achille Mbembe a écrit: je cite “ penser l’Afrique politiquement et définir avec ses forces vivantes des objectifs en commun est le meilleur moyen d’accompagner les entreprises françaises dans leur effort de décrocher des contrats. Encore faut-il s’appuyer sur une définition élargie des notions d’«intérêt» et «d’influence».

Je trouve ce propos comme un plaidoyer en faveur des entreprises françaises pour la Défense de leurs intérêts en Afrique. Où est le plaidoyer en faveur des entreprises africaines?

Maintenant, il revient à l’Afrique d’établir des bases nouvelles avec la France plutôt que le contraire. Et cela doit se passer ici sur le sol africain mais pas à Montpellier.

La France a eu suffisamment de temps (plus de 5 siècles) pour tracer sa vision de l’Afrique. Maintenant il s’agit de montrer à la France nous devons ENSEMBLE regarder la MEME DIRECTION, là où le soleil se lève. Car la donne a changé, la France n’est plus seule en Afrique. Maintenant, il s’agit pour l’Afrique de BATIR UN MONDE COMMUN avec tous les partenaires du monde en tenant compte de l’intérêt ultime des peuples africains.

Pourquoi une telle marginalisation sur la scène internationale? Pourquoi la France a-t-elle toujours joué ce rôle paternaliste dans ses relations avec les pays africains qu’elle considère comme ses “fils” avec lesquels seul l’unilatéralisme prévaut au détriment d’un échange franc, sincère, équilibré et équitable?

Oui ! Monsieur Mbembe, comme vous le dites si bien : “Le moment est venu d’une reconfiguration des rapports entre la France, l’Afrique et l’Europe, dans le cadre d’un partenariat équilibré fondé sur un dialogue d’égal à égal, sur la codécision, la cogestion et la coresponsabilité”

Oui ! La reconfiguration des rapports entre la France, l’Afrique et l’Europe doit être portée à travers un SEUL DIALOGUE – une SEULE VOIX.

Nous espérons que les conclusions des thèmes débattus lors de ce sommet seront d’abord approuvées par les peuples africains eux-mêmes pour un partenariat d’égal à égal avec la France.

Et Achille de CONCLURE, “Si à Montpellier, on arrive à déplacer le débat au-delà de la récrimination et du déni, alors on aura ouvert la voie à une petite révolution culturelle. »

C’est tout le mal que l’on souhaite à ce sommet car la suprématie de la France n’aveugle que les complexés. Car aujourd’hui, la mondialisation nous a prouvé que nous sommes égaux en droits et en obligations.

Et que la grandeur de l’Afrique est d’abord entre les mains de ses fils.

One love. ———-

Plume de Citoyenne MaremKANTE

Jeudi 7 octobre 2021.

 

 

Sommet Afrique-France : Emmanuel Macron bousculé par des échanges musclés avec la jeunesse africaine

Le 8 octobre, Montpellier accueillait le nouveau Sommet Afrique-France qui a réuni près de 3 000 personnes. Sans chefs d’Etat africains, ce rendez-vous résolument tourné vers la jeunesse et la société civile a été marqué par le débat organisé avec l’historien camerounais Achille Mbembe et les jeunes africains et membres de la diaspora qui n’ont pas ménagé leurs propos face à Emmanuel Macron.

Marie-France Réveillard, envoyée spéciale à Montpellier

10 Oct 2021, 15:45

11 m

(Crédits : DR.)

Les portes de l’Arena de Montpellier se sont ouvertes dès 7 heures du matin pour accueillir les quelque 3 000 participants attendus au Nouveau Sommet Afrique-France 2021. Au-dehors, plusieurs centaines d’entrepreneurs, artistes, sportifs et représentants des sociétés civiles africaines, patientent calmement pour récupérer leur badge. Par chance, le soleil est au beau fixe. Dans la file d’attente, une information circule. La veille, 8 membres sans papiers du Collectif des Solidarités venus assister à un contre Sommet ont été accueillis par la police à leur descente du train…

« C’est le premier sommet dans lequel les participants ont entre 20 et 30 ans de moins que d’habitude. C’est intéressant et c’est déjà une forme de rupture en soi », estime Lionel Zinsou, venu soutenir sa fille Marie-Cécile Zinsou (historienne et entrepreneure) sur la question de la restitution des biens culturels, dès l’ouverture du sommet qui valida in fine la rétrocession de 26 œuvres au Bénin à la fin du mois d’octobre 2021.

« C’est un événement historique avec beaucoup d’optimisme. Je veux croire qu’on est à la veille d’un basculement […] C’est à nous d’ouvrir de nouveaux chemins pour le futur et pour les nouvelles générations », se réjouit Achille Mbembe.

Le bâtiment design traversé de lumière est subdivisé en plusieurs espaces consacrés à l’entrepreneuriat, la recherche, la culture, la gouvernance, le sport, les industries créatives et culturelles. De vieilles gloires du basket et du rugby étaient de la fête, renvoyant au cliché du « sportif africain » véhiculé dans les années 1980, loin du new deal appelé de ses vœux par le président Macron… « Les questions essentielles ici, ce n’est pas l’entrepreneuriat ou le sport, c’est la politique ! », lança la jeune burkinabè Sibila Samiratou Ouedraogo. De son côté, Christian Yoka, le nouveau directeur Afrique de l’Agence française de développement (AFD) -à la manœuvre dans l’organisation du Sommet-, explique ces choix : « Jamais les sujets du sport ou de la culture n’ont été appréhendés sous l’angle entrepreneurial et comme vecteur d’économie et d’emploi. Aujourd’hui, on est loin du cliché de l’Africain fait pour le sport et la danse », considère-t-il.

« Je suis venu spécialement du Cameroun pour assister au sommet et je suis un peu déçu par l’organisation », déclare Bruce Stephen Tabeth Mbialeu, un entrepreneur à la tête de Kamit Entertainment, une société de production audiovisuelle. « Je n’ai pas beaucoup d’attente, il n’y a aucun rendez-vous B2B. Comment sortir de là avec du concret ? », s’interroge-t-il. « C’est une belle initiative, mais il faut que cela se traduise par du concret, sinon cela risque de créer des désillusions », ajoute à ses côtés le Gabonais Mark Doumba de ClickAfrique Group.

Un calendrier électoral qui s’invite à Montpellier

Dès l’ouverture du sommet, le bruit court que le président Emmanuel Macron arrivera aux alentours de 11h en compagnie de Tony Parker, l’ancien basketteur-star des Spurs de San Antonio qui multiplie les initiatives pour promouvoir le basketball sur le continent africain. Dans une salle chauffée à bloc après d’impressionnantes performances de breakdance sur des sons de hip-hop, le président arrive décontracté et tout sourire.

« En 2017, nous avions interpellé tous les candidats à la présidentielle sur les sports urbains et leurs impacts. Seules deux personnes ne nous avaient pas répondu : Marine Le Pen et Emmanuel Macron, donc aujourd’hui, je suis vraiment surpris qu’il s’intéresse à ces questions. J’espère que ce n’est pas qu’une posture », déclare Dawari Horsfall, un Franco-nigérian, coordinateur du Collectif Freestyle. « Au quotidien, nous n’avons aucun accompagnement des pouvoirs publics. On a reçu zéro financement. On est juste dans une logique où il faut rapporter des médailles […] On m’a demandé de venir, mais je ne suis pas convaincu des résultats, d’autant plus que tout cela arrive quelques mois avant les élections présidentielles », explique-t-il.

Emmanuel Macron a justement rappelé dès le début de son intervention que la France abritait «  7 millions de Français dont la vie est intimement, familialement, de manière directe, en première ou en deuxième génération, liée à l’Afrique » (qui sont autant de voix potentielles pour l’échéance électorale d’avril 2022).

« Quand on peut se mettre à relativiser l’égalité femme-homme, y compris dans le débat français, il faut combattre. La démocratie c’est un combat. Les forces de régressions sont toujours là. Il y a toujours des gens pour expliquer que la haine de l’autre, c’est plus fort », déclarait le même jour le président Macron en direction d’Eric Zemmour qui avait tweeté un peu plus tôt dans la journée : « Emmanuel Macron veut dissoudre la France dans l’Afrique. Que Ouagadougou reste Ouagadougou et que Montpellier reste Montpellier ! ».

Courtiser les diasporas africaines n’a pas occulté la récente décision de « réduction drastique de la délivrance des visas » pour les ressortissants maghrébins qualifiée d’ « injustifiée » par le ministère des Affaires étrangères du Maroc et « d’acte malencontreux » par Kaïs Saïed, le président tunisien. Mehdi Alioua, professeur de Sciences politiques à Rabat, a regretté une « punition collective », qualifiant la politique de visa de « système d’humiliation » et de « vexation ».

L’octroi de visas destinés au Maroc et à l’Algérie sera divisé par deux et ceux de la Tunisie accuseront une baisse de 30 %. Cette décision interpelle, à quelques mois des élections présidentielles, alors que la droite radicale de l’échiquier politique français semble chaque jour « grapiller » du terrain, selon les derniers sondages d’opinion. Si l’on ajoute à cette récente décision, l’objectif affiché de multiplier par dix les tarifs d’inscription dans l’enseignement supérieur pour les étudiants non-Européens, les signes envoyées à la jeunesse africaine depuis quelques temps sont loin de faire l’unanimité à Montpellier. Néanmoins, plusieurs annonces sont venues témoigner de la volonté présidentielle de tendre la main à la jeunesse africaine…

Des annonces pour renforcer les liens entre la France et l’Afrique

Pendant plusieurs mois, le philosophe et historien camerounais spécialiste de la colonisation, Achille Mbembe, avait été chargé par le président Macron de préparer les échanges en amont du 28e Sommet Afrique-France. Organisant une grande consultation dans le cadre d’une soixantaine de rencontres qui ont impliqué 3 600 représentants de la société civile à travers 12 pays africains, l’initiative a donné naissance à 13 propositions rassemblées dans un rapport de 142 pages, intitulé Les nouvelles relations Afrique-France : relever ensemble les défis de demain.

A l’issue du Sommet, un fonds d’innovation pour la démocratie doté d’une enveloppe de 30 millions d’euros sur trois ans pour soutenir « les acteurs du changement », une Maison des mondes africains et des diasporas dont la présidence sera attribuée à Achille Mbembe, un programme sport-éducation portée par l’Agence française de développement (AFD) et pourvu d’une enveloppe de 4 millions d’euros, mais aussi des programmes de soutien aux industries créatives et culturelles, au sport et à l’enseignement supérieur, un fonds de soutien à l’accueil d’exposition et à la circulation d’œuvres (300 000 euros sur trois ans) et un dispositif favorisant les mobilités croisées entre la France et l’Afrique ont été annoncés.

Sortant de la tourmente, Digital Africa se renforce aussi grâce à l’annonce d’un fonds d’amorçage de 10 millions d’euros par an pendant trois ans. « Nous avons officialisé le rapprochement avec Proparco qui nous permettra de mieux opérationnaliser les 130 millions d’euros consacrés aux startups en Afrique. Nous voulons qu’ils servent au moins 500 startups dont 200 en Afrique francophone », explique Stéphane-Eloïse Gras, directrice exécutive de Digital Africa. « Un fonds de 8 millions d’euros pour l’Afrique francophone donnera accès à des petits tickets de 10 000 euros à 50 000 euros, puis de 50 000 euros à 100 000 euros, car l’Afrique francophone manque cruellement de liquidités par rapport au monde anglophone. Parallèlement, nous avons lancé avec la GIZ, un projet de 1 million d’euros de bourses de formation aux métiers du numérique. Nous formerons 250 personnes durant six mois afin de les placer dans les métiers des startups au sein de réseau Digital Africa en partenariat avec la GIZ », a-t-elle précisé.

Une jeunesse africaine qui ne ménage pas le président Macron

Jean-Yves Le Drian, ministre des Affaires étrangères ; Jean-Baptiste Lemoyne, Secrétaire d’Etat chargé du Tourisme, des Français de l’Etranger et de la Francophonie ; Elisabeth Moreno, ministre chargée de l’Egalité entre les hommes et les femmes, de la diversité et de l’égalité des chances et Wilfrid Lauriano Do Rego, coordonnateur du Conseil présidentiel pour l’Afrique (CPA) accompagnaient le président de la République lors du grand débat qui représentait le temps fort du Sommet.

Malgré l’absence de chefs d’Etat africains, la politique s’est invitée dans les discussions, car les sociétés civiles représentées lors du grand débat par une jeunesse décomplexée (11 jeunes africains et membres des diasporas triés sur le volet) ont remis les questions régaliennes sur le devant de la scène montpelliéraine.

« Si les relations entre l’Afrique et la France étaient une marmite, cette marmite serait sale. Je vous demande de la récurer. Si vous voulez préparer un repas là-dedans, je ne mangerais pas, l’Afrique ne mangera plus. Le repas sera prêt, vous serez le seul à table », assène la jeune entrepreneuse burkinabè, Ragnimwendé  Eldaa Koama.

Réclamant le pardon de la France pour les crimes perpétrés pendant la colonisation, le Sénégalais Cheikh Fall a demandé au président Macron de cesser « de collaborer avec ces présidents dictateurs ». De son côté, la Kényane, Adelle Onyango exhorte la France à se défaire de la « Françafrique »« On doit être brutalement honnête, nous Africains, ressentons au quotidien la douleur de la colonisation […] Le déni dans lequel la France se complaît est inconfortable […] Comment accorder votre confiance à ceux qui sont la source de votre douleur quand ils ne la reconnaissent pas ? », a-t-elle interrogé, soulignant au passage « l’arrogance française ». Le Guinéen Aliou Bah a dénoncé des alliances politiques françaises ambiguës. « Lesquelles ? », interroge le président Macron. Dans la salle, des voix s’élèvent : « Le Tchad ! Le Mali ! La Guinée !… ».

« Si la France n’avait pas été là, ce ne serait pas un vent de liberté, mais ce serait les terroristes à Bamako », assume Emmanuel Macron, réitérant par ailleurs sa volonté de retirer « les bases militaires françaises le plus vite possible » du pays. La jeune malienne Adame Dicko réagit : « Vous aimez dire que si vous n’étiez pas venus au Sahel, il n’y aurait pas de gouvernement actuellement au Mali. J’ai envie de vous dire que sans les Africains, il n’y aurait pas de France aujourd’hui […] Arrêter de nous culpabiliser sur une position de victime […] Vous êtes au Sahel pour corriger l’erreur de la Libye et en corrigeant cette erreur vous êtes en train de commettre d’autres erreurs. Surtout arrêtez de dire que vous êtes là pour nous aider. Non, vous n’êtes pas là pour nous aider ! On a un ennemi commun, on le combat ensemble […] Arrêter ce discours paternaliste ! », a-t-elle lancé.

Préférant éviter les photos dérangeantes avec des chefs d’Etat africains controversés à quelques mois de la présidentielle, Emmanuel Macron a opté pour des échanges directs avec les sociétés civiles africaines qui n’ont aucun moyen de régler des questions régaliennes. « Monsieur le président, vous avez voulu ce sommet différent ; vous nous avez appelés, nous sociétés civiles, tout en sachant bien que tout ce qu’on peut faire, c’est dire ce qu’on pense. Vous, vous êtes un président, vous pouvez prendre des décisions. Que chacun prenne donc ses responsabilités dans ce sommet », a déclaré Ragnimwendé  Eldaa Koama, sous une salve d’applaudissements. Vendredi soir, les participants s’interrogent sur les suites qui seront données à ce sommet.

 

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