《Il y a deux semaines, PAPA WEMBA a annoncé qu’il voulait mourir sur scène. Son voeu s’est réalisé》 , a déclaré A’SALFO, le chanteur de MAGIC SYSTEM, commissaire général du Festival des Musiques Urbaines d’Anoumabo ( FEMUA). PAPA WEMBA entre donc dans l’histoire comme MOLIERE. Pour mémoire, MOLIERE, le père de la langue française, est mort le 17 février 1673, suite à un malaise, après avoir joué l’acte 3 de sa pièce LE MALADE IMAGINAIRE.
PAPA WEMBA lui aussi, s’est écroulé après avoir chanté 3 titres. Comme MOLIERE qui avait refusé d’annuler le spectacle alors qu’il était malade, PAPA WEMBA, lui également, ne se sentait pas bien avant de monter sur scène. Il était encore en convalescence. En fin février 2016, il est resté dans le coma durant trois jours, dans un centre hospitalier de PARIS, suite à une crise de malaria cérébrale. Arrivé à ABIDJAN mercredi, il enchaîne avec les interviews et autres mises en scènes.
1 5 minutes avant de monter sur scène, il paraît anxieux, nerveux et refuse les photos. Il se pompe une sorte de ventoline au nez. À 5 h 10, il commence la scène dans une salle suffocante. À 5 h 24, il recule comme pour faire place aux danseuses. Micro en main, l’immense ombre vacille, se penche et s’écroule tel un baobab, mais sans faire de bruit. C’est à ce niveau que la négligence, l’inconscience et l’ incompétence crèvent les yeux.
Quand on voit un soi- disant secouriste de la CROIX ROUGE arriver sans défibrillateur, et qui de surcroît, ignore l’acte élémentaire qui est le massage cardiaque, on retourne à l’époque de la prestidigitation du siècle de MOLIERE. Comment peut-on être à la 9 ème édition d’un festival qui réunit des milliers de personnes dans des salles sans oxygène, sans un seul défibrillateur? Comment ne peut-on pas former dans tout ABIDJAN un agent de sécurité incendie pour les premières mesures de secours qui sont indispensables pour maintenir un coeur en activité?
Malheureusement, en AFRIQUE, on préfère se réfugier derrière la mort de MARC VIVIEN FOE, il y a si longtemps pour trouver des excuses. Depuis plus de 15 ans en FRANCE, il y a des défibrillateurs dans les gares, les écoles, les stades et un peu partout. Et ça ne coûte rien.
PAPA WEMBA est mort à ABIDJAN PETIT PARIS D’AFRIQUE, comme on dit, sans défibrillateur. Il était écrit, chante – t- on en refrain, qu’il voulait et devait mourir , en laissant 6 enfants et une veuve, MARIE ROSE , qu’il n’a jamais voulu quitter depuis plus de quarante ans. PAPA WEMBA abandonne ici bas, son AFRIQUE toujours en bas, pour aller chanter sans risque de s’étouffer, dans le ciel étoilé avec TABU LEY, PÉPÉ KALE, FRANCO, pour l’éternité. Comme le disait MOLIERE en 1656: 《On ne meurt qu’une fois et c’est pour si longtemps》.
J. REMY NGONO
PAPA WEMBA ET PÉPÉ KALE EN CONCERT GÉANT AU PARADIS. Entrée interdite aux dirigeants AFRICAINS
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