Les Accords d’Istanbul ne sont pas totalement respectés, a admis l’ONU. Signé en juillet dernier, cet accord devait faciliter la circulation des céréales russes et ukrainiennes, ainsi que l’exportation d’engrais, mais la réalité est différente. Le bureau du coordinateur de l’ONU pour l’Initiative céréalière de la mer Noire a confirmé qu’aucun engrais n’avait été exporté à travers les corridors aménagés pour cela.
Selon le même communiqué de l’ONU, 29,7 millions de tonnes de céréales ont été exportées dans le cadre de l’Initiative, dont seulement 595 100 tonnes ont été transportées par des navires du Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations Unies pour soutenir les opérations humanitaires en Éthiopie, au Kenya, en Somalie et au Yémen.
Le plus long pipeline à ammoniac du monde, la conduite Togliatti-Odessa, avait été remise en route en septembre dernier pour acheminer les engrais russes via la frontière ukrainienne. Cependant, les négociations ont échoué et le géant des engrais russe, Uralchem, a vu ses produits rester bloqués dans les ports européens en raison des sanctions contre Moscou.
La Russie se montre sceptique quant à l’Initiative d’Istanbul, arguant que les termes de l’accord ne sont pas respectés. La Turquie a reconnu que certaines promesses faites à Moscou n’avaient pas été tenues, alors que l’accord doit expirer le 18 mai, après avoir été prolongé à deux reprises.
Malgré l’importance de l’Initiative céréalière de la mer Noire, les accords d’Istanbul peinent à être appliqués dans leur intégralité. Le constat est amer, mais l’ONU espère que les négociations pourront aboutir à une solution viable pour toutes les parties impliquées.