Un des quatre derniers fugitifs recherchés pour leur rôle dans le génocide des Tutsi au Rwanda en 1994, Fulgence Kayishema, a été arrêté mercredi en Afrique du Sud. Les procureurs de l’ONU ont annoncé qu’il serait jugé pour ses crimes. Cette arrestation constitue une avancée majeure dans la quête de justice pour les victimes du génocide.

Fulgence Kayishema est accusé d’avoir commis de nombreux actes de violence, dont l’assassinat de plus de 2 000 hommes, femmes, personnes âgées et enfants réfugiés dans l’église de Nyange en avril 1994. Son arrestation met en lumière la persévérance des efforts déployés pour traduire les responsables du génocide en justice, même après plus d’un quart de siècle.

Génocide des Tutsi, un crime contre l’humanité

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Ancien inspecteur de police, Fulgence Kayishema était en fuite depuis 2001. Il a été inculpé de génocide, complicité de génocide, complot en vue de commettre le génocide et de crimes contre l’humanité. Les autorités du Mécanisme international chargé d’achever les travaux du Tribunal pénal international pour le Rwanda (TPIR) soulignent l’importance de cette arrestation qui envoie un message clair : ceux qui commettent de tels crimes ne peuvent pas échapper à la justice, même après de nombreuses années.

L’arrestation de Fulgence Kayishema s’est déroulée dans une ferme viticole à Paarl, à environ 60 kilomètres du Cap. Il vivait sous le faux nom de Donatien Nibashumba, tentant ainsi de dissimuler son identité. Les procureurs affirment que Fulgence Kayishema a joué un rôle central dans la planification et l’exécution du massacre à l’église de Nyange. Il aurait notamment facilité l’incendie de l’église en distribuant de l’essence aux auteurs de ce crime odieux.

Les survivants du génocide se félicitent de cette arrestation longtemps attendue. Ils ont fait preuve d’une résilience exceptionnelle pour dénoncer ces crimes et demander que justice soit rendue. Le procureur Serge Brammertz souligne que le génocide est le crime le plus grave connu de l’humanité, et que chaque responsable doit être traduit devant la justice.

Fulgence Kayishema utilisait de nombreux alias et faux documents pour échapper aux autorités. Il bénéficiait également du soutien d’un réseau de complices, comprenant des membres des anciennes Forces armées rwandaises et des Forces démocratiques de libération du Rwanda, ainsi que des partisans de l’idéologie génocidaire du Hutu Power. Sa capture témoigne de la coopération entre les autorités sud-africaines, rwandaises et d’autres pays de la région.

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Justice pour les victimes du génocide

Le procès de Fulgence Kayishema devrait se dérouler au Rwanda après son extradition. Les autorités sud-africaines veilleront à ce qu’il comparaisse devant le tribunal de première instance du Cap vendredi. Les survivants du génocide espèrent que ce procès sera mené rapidement, sans les retards rencontrés dans d’autres affaires, telle celle de Félicien Kabuga, le financier présumé du génocide.

Cette arrestation constitue une étape importante dans la recherche de justice pour les victimes du génocide au Rwanda. Elle envoie un message fort : même après de nombreuses années, les responsables de crimes contre l’humanité ne resteront pas impunis. La traque des fugitifs se poursuit, avec pour objectif de traduire tous les responsables en justice et de garantir un avenir de paix et de réconciliation pour le Rwanda.