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Farida Bemba Nabourema: La dictature tue la créativité, l’innovation et le savoir.



En 2004, alors en classe de seconde au Lycée de Tokoin , j’avais initié la création d’un journal dés lycéens rédigé, édité et distribué par mous les élèves. À travers un communiqué que j’ai fait parcourir dans différentes salles de classe, plusieurs élèves étaient fascinés par le projet et y ont adhéré. Nous nous réunissions les mercredi et vendredis après-midi et avions mis sur pied une équipe de rédaction, une équipe de levée de fonds et une équipe de distribution. Nous cotisions nous mêmes toutes les semaines pour financer le journal et avions choisit de le nommer “Vision des Jeunes”.

Je fus élue rédactrice en chef et j’avais 14 ans mais n’était pas la plus jeune de la rédaction. Nos ambitions étaient si grandes que nous discutions de la survie du journal après notre départ du lycée et préparions déjà la relève. Au sein de l’équipe nous avions des élèves de toutes séries confondues et souhaitions à long terme inclure une colonne scientifique.

La rédaction du statut me fut confié et il m’a fallu des heures de recherche au cyber café pour apprendre à rédiger un statut afin de l’adapter à notre journal. Les enseignants que nous avions approchés avaient tous apprécié notre initiative et nous ont donné leur feu vert.
Par les efforts d’une camarade, une imprimerie à Lomé avait bien voulu nous offrir l’impression gratuite de notre première édition. Nous étions sur-excités car n’ayant pas les moyens à l’époque, de financer le minimum d’impressions requises pour lancer le journal. Seul hic: l’imprimerie exigea de nous, une lettre de notre proviseur autorisant la parution du journal. D’abord j’avais trouvé cela absurde mais me suis dite que cela ne devrait pas poser de problème. C’est sans compter sur les tueurs de rêves qu’Eyadema avait nommé à la tête de nos écoles pour détruire la créativité des jeunes.

Je suis partie voir le proviseur du lycée, un monsieur à peine visible qui quittait rarement son bureau car l’obésité avait rongé ses genoux: Mr Adouba. Il a dit ceci et je ne l’oublierai jamais parce que ce fut le début de mon dédain envers sa personne: “ vous les élèves, on ne peut pas vous faire confiance. Si je vous laisse sortir ce journal, après c’est pour critiquer le gouvernent.” Le censeur qui lui même était réputé être un membre actif et influent du RPT et celui qui m’avait conduit à son bureau avait demandé au proviseur de nous laisser une chance et si possible demander à un enseignant d’éditer le journal pour éviter les dérapages. Le proviseur est resté campé sur sa position : Non!

Dire que j’étais en colère est un euphémisme. J’étais enragée. Mais diantre pour qui se prennent-ils? Comment des soient disant éducateurs peuvent-ils ainsi détruire notre travail, nos rêves, nos efforts, nos aspirations sans aucune gêne et aucun remord?

Ce qui m’avait aussi frappé durant cette toute première visite au bureau du proviseur était là tonne de matériels sportifs qui y était stockée. Il y a avait pas des dizaines mais des centaines de ballons de basket, de handball, de football , des gangs de baseball, des centaines de tenus de sports et tous servaient à décorer le bureau du proviseur. Curieuse de nature, j’ai demandé la provenance de tous ces matériels sportifs. Et au censeur de me répondre que ce sont des dons et des prix remportés par les équipes sportives du lycée depuis des années. Mais imaginez-vous que dans ce même lycée, durant l’éducation physique et sportive, les élèves n’avaient pas de ballons pour jouer et ceux qui étaient membres des équipes du lycée finançaient eux-meme leurs uniformes.
Je me suis demandée mais bon sang c’est quoi cette foutaise?
Nous avons fait 3 ans au lycée mais imaginez le nombre de jeunes dont on a détruit les rêves au fil de cinquante années de dictatures pour protéger les intérêts d’un régime rétrograde entouré de nains intellectuels.

La nuisance de la dictature va au delà de sa brutalité. Quand la parole est emprisonnée et la pensée séquestrée, le savoir meurt. Le Togo ne se développera jamais aussi longtemps que nous serons dominés par ce régime despotique. Nous devons libérer ce pays pour que les générations à venir puissent en l’or de l’humanité que nos aïeux l’ont prédestiné à être.

Et pour finir, ce proviseur là, je l’emmerde encore.

Farida Bemba Nabourema
Citoyenne Togolaise Désabusée

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