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Entretien : Félix Tshisekedi : « Mon père mérite d’avoir un mausolée



(Jeune Afrique) – La mêlée politique congolaise ne connait pas de trêve. Depuis le décès d’Étienne Tshisekedi, et malgré l’émotion affichée par tous, les négociations entre pouvoir et opposition se poursuivent. Cette disparition leur a simplement donné un nouvel enjeu : l’avenir de son corps. Mais ce n’est pas la question la plus épineuse.

 

Le rapatriement du sphinx de Limete à Kinshasa est suspendu à la résolution de plusieurs débats. La famille exige qu’il repose dans un mausolée. Voici qui le placerait sur un pied d’égalité avec le « Mzee » Laurent-Désiré Kabila, le père de l’actuel président Joseph Kabila, qui dispose du sien à Kinshasa.

Il y a, aussi, la question de la nomination d’un nouveau Premier ministre d’opposition, tel que prévu par l’accord du 31 décembre, ultime acte politique de Tshisekedi. Avant de partir, « le Vieux » avait proposé le nom de son fils, Félix, pour ce poste. À l’heure où d’autres peuvent s’abandonner au chagrin, il doit se battre pour concrétiser cet héritage politique. Le tout sans son mentor.

Il s’est confié à Jeune Afrique à Bruxelles, au lendemain de la messe prononcée en mémoire de son père en la Basilique du Sacré-cœur-Koekelberg.

Jeune Afrique : Quel est votre état d’esprit, un peu plus d’une semaine après le décès d’Étienne Tshisekedi ?

Félix Tshisekedi : Je suis toujours triste. Nous avons perdu quelqu’un de très cher pour sa famille mais aussi et surtout pour le pays. On ne guérit pas facilement de ce genre de perte. Ça prendra du temps. En même temps, son combat doit continuer et nous sommes bien armés pour le porter.

 

Comme les Congolais, nous pensons qu’il mérite d’avoir un mausolée

 

Son corps est toujours à Bruxelles. Quand les Congolais pourront-ils se recueillir auprès de celui-ci ?

Dès que nous aurons réglé les problèmes. Il y a surtout celui de sa sépulture. Comme les Congolais, nous, sa famille, pensons qu’il appartient au patrimoine national et qu’il mérite d’avoir un mausolée, plutôt que d’être enterré au cimetière. Nous discutons avec le gouvernement sur ce point pour définir l’endroit idéal.

Vous souhaitez qu’il soit érigé à Kinshasa ?

Oui, c’est mieux. C’est la capitale.

Ce sont ces discussions qui bloquent son retour aujourd’hui ?

Oui. Et par ailleurs, il y a des tensions. La population ne veut pas que le gouvernement [de Samy] Badibanga s’occupe de ces obsèques et veut la formation d’un nouveau gouvernement en vertu de l’accord du 31 décembre dernier.

 

Nous, la famille, nous n’en faisons pas une exigence, et nous voudrions éviter ces tensions. Nous ne voulons pas que ces funérailles se transforment en bataille rangée. Mais il n’y a que le gouvernement qui peut faire retomber la tension en permettant la conclusion des discussions.

 

 

Vous dites que vous n’en faites pas une exigence, mais le secrétaire général de votre parti, Jean-Marc Kabund A Kabund, lui, en fait une condition sine qua non

Il représente le parti politique. C’est une position politique, ce n’est pas celle de la famille. Même si, personnellement, je pense que ce serait la meilleure des solutions.

 

 

Combien de temps cette situation peut-elle durer ?

Le temps que le gouvernement règle la question. Cela fait déjà plus d’un mois que l’on discute des modalités d’application de l’accord du 31 décembre. C’est plus de temps qu’il n’en a fallu pour le négocier…

Y a-t-il des divergences au sein de la famille sur cette question ?

Non.

 

Moïse Katumbi a dit vouloir rentrer avec le corps d’Étienne Tshisekedi. Cette déclaration était-elle concertée ?

Je sais que le retour de Moïse au pays le démange. Il s’estime, à juste titre, victime d’une injustice. C’est son pays, il doit rentrer. Nous n’avons pas de désaccord avec lui.

 

 

Cela ne va-t-il pas encore compliquer les discussions sur ces funérailles ?

Pendant les négociations avec le pouvoir, il était question de mesures de décrispation de la vie politique. Je crois que le gouvernement aurait intérêt à faire un geste. Le dossier est vide. Il n’est pas dans son avantage de s’acharner sur un opposant.

 

 

Comment va se dérouler la succession à la tête du parti de Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) ?

Malheureusement, les organes qui doivent s’occuper de la transition en cas de vacance de la présidence du parti ne sont pas en place. Donc nous allons devoir gérer cela de manière consensuelle, après l’enterrement du président. Il faudra une direction transitoire avant l’organisation d’un congrès extraordinaire, qui désignera une direction définitive.

 

 

Cela ne va-t-il pas générer des tensions internes ?

Non. Je crois qu’on est entre personnes responsables, qui comprennent bien qu’il ne faut pas se diviser mais rester unis pour continuer l’œuvre du président Tshisekedi.

 

Celui qui est désigné Premier ministre par l’opposition doit être nommé par le président.

La disparition de Tshisekedi prive également le Rassemblement de l’opposition de sa tête. Comment va être désigné son successeur ?

Lorsque nous avons créé le Rassemblement [à Genval, en juin 2016, NDLR], ce poste a été taillé sur mesure pour lui, du fait de son charisme et de son combat. C’est pourquoi nous avons créé un conseil des sages, qu’il présidait. Faut-il retourner vers une formule classique, avec un président, et un vice-président, quitte à réduire l’influence du Conseil des sages ? Ce sont des réflexions.

L’accord du 31 décembre, avec le pouvoir, était aussi, taillé sur mesure pour Tshisekedi. Faut-il le renégocier ?

Non. Je ne vois pas pourquoi. Je ne sais pas si c’est par sagesse ou pressentiment, mais Étienne Tshisekedi avait lui-même refusé que son nom n’apparaisse dans cet accord comme président du Conseil national de suivi de l’accord. Donc, son successeur au niveau Rassemblement prendra automatiquement le poste qui lui revenait.

Il y a un débat entre pouvoir et opposition sur la procédure de nomination du Premier ministre. Kinshasa veut que vous lui transmettiez plusieurs noms. Vous estimez que l’opposition doit directement désigner son Premier ministre. C’est d’ailleurs votre nom qui a été proposé. Ce débat est-il tranché ?

Il y a un accord. Il est très clair sur ce point. Il dit « le Premier ministre est présenté par le Rassemblement de l’opposition » et ensuite « il est nommé par le président ». Il n’est pas question de candidats pour la primature. Donc, celui qui est désigné doit être nommé par le président.

Pierre Boisselet pour Jeune Afrique

 

 

 

 

 

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