L’Euro, la monnaie européenne fait les frais des inquiétudes des investisseurs et du retard de la BCE dans la lutte contre l’inflation, nous rappelle le confrère Echo.

La nervosité des investisseurs provoque encore des remous sur le marché des devises. En plébiscitant les actifs libellés en dollars américains, considérés comme une « valeur refuge » en période d’incertitude, cela se traduit ce lundi par un nouveau repli de l’euro. Celui-ci est tombé sous 0,994 dollar en fin de séance, ce qui représente son niveau le plus bas depuis novembre 2002.

C’est la seconde fois en un peu plus d’un mois que la monnaie européenne passe sous la barre hautement symbolique de la parité avec le dollar. La faute aux craintes d’un ralentissement économique mondial et aux répercussions de la flambée des prix de l’énergie en Europe.

« La fin de l’été voit l’euro revenir sous pression, en partie parce que le dollar est acheté et en partie parce que l’épée de Damoclès qui pèse sur l’économie européenne ne s’éloigne pas », résume Kit Juckes, stratégiste macro chez Société générale.

De plus en plus d’experts parmi lesquels on retrouve entre autres JPMorgan et Nomura estiment désormais que l’euro pourrait rester bloqué sous 1 dollar d’ici à la fin de l’année. Ils s’attendent à ce que la Réserve fédérale (Fed) lève le pied en termes de hausses de taux dans les prochains mois.

De son côté, la Banque centrale européenne (BCE) n’est qu’au début du resserrement de sa politique monétaire. Elle devra encore se montrer agressive dans sa lutte contre l’inflation qui, rappelons-le, a atteint un niveau record de 8,9% en zone euro le mois dernier.