Officiellement, la reprise vise Dakar et Cotonou. Mais les barrières contre Air France se multiplient sur le continent. Décryptage de Jeune Afrique.
Comme d’autres acteurs, Air France n’échappe pas non plus à l’épidémie de rumeurs et fake news, qui pullulent particulièrement en ces temps de crise du coronavirus. C’est ainsi que la compagnie, qui n’exploite actuellement que 5 % de ses capacités totales, a dû faire le 13 mai une mise au point sur la reprise de ses vols sur le continent. Alors qu’un programme précis n’émanant pas de ses services circulait abondamment sur les réseaux sociaux, et indiquait par exemple un Cotonou-Abidjan-Paris les 3 et 11 juin, deux Paris-Nouakchott-Conakry, et un Paris-Yaoundé-Douala-Paris par semaine à partir du 15 juin…
« Les opérations de rapatriement touchent désormais à leur fin dans la plupart des régions. (…) À ce jour, et pour les mois de mai et juin, sur le réseau Afrique, seules les destinations de Dakar et Cotonou restent ouvertes à la vente avec deux vols par semaine sur Dakar les mardis et dimanches et un vol par semaine sur Cotonou les mercredis », affirme le communiqué d’Air France.
Alors que l’aéroport de Dakar est fermé jusqu’au 31 mai, Air France n’opérait depuis la mi-mars que des vols de rapatriement Dakar-Paris et avait commencé cette semaine d’autres vols de rapatriement Paris-Dakar.
Velléités de reprise ?
Si Air France a ainsi réagi, c’est qu’un début de polémique alimenté par la presse et les réseaux sociaux a commencé à naître cette semaine dans plusieurs pays qui maintiennent toujours leurs aéroports fermés aux vols commerciaux.
Certains accusant même la compagnie française de vouloir précipiter la réouverture des espaces aériens, alors que beaucoup d’incertitudes demeurent concernant la situation sanitaire. Difficile de savoir si la compagnie a exprimé des velléités de reprise de ses opérations auprès des autorités de certains pays.
RIEN N’EMPÊCHE THÉORIQUEMENT À UNE COMPAGNIE DE DÉPOSER UN PROGRAMME DE VOL PRÉVISIONNEL POUR JUIN
« Ce serait maladroit de leur part. La décision de réouverture des espaces aériens revient aux autorités de chaque pays », fait valoir un observateur ouest-africain. Pour couper court à toute rumeur, le ministre gabonais des Transports s’est même fendu le 12 mai d’un communiqué indiquant « qu’aucun vol de compagnie régulière transportant des passagers n’est autorisé dans le pays jusqu’à nouvel ordre ».
Air France répond pour sa part qu’il se conformera aux dispositions réglementaires de chaque État.
« Comme plusieurs aéroports sont fermés jusqu’au 31 mai, rien n’empêche théoriquement à une compagnie de déposer un programme de vol prévisionnel pour juin, quitte à ce que celui-ci soit changé ou évolue en fonction des circonstances », rapporte-t-on dans une autre compagnie.
Si Air France pourrait relancer progressivement ses dessertes africaines en juin en cas de réouverture des espaces aériens, il n’est possible cependant de réserver aujourd’hui sur son site un vol vers Abidjan, Dakar, Douala ou Libreville qu’à partir du 6 juillet.