L’intérêt autour de TikTok n’a jamais faibli chez les plus jeunes (entre 16 et 24 ans), mais le réseau social est plus que jamais dans la tourmente. La plateforme a en effet essuyé de nombreuses interdictions et restrictions depuis 2020, mais l’année en cours lui a été plus désastreuse sur le plan institutionnel. Le Népal vient d’ailleurs se joindre à la longue liste des pays où TikTok est indésirable et la raison de cette décision est plutôt curieuse.

TikTok est banni avec effet immédiat au Népal, car l’application est accusée d’être responsable de la perturbation de « l’harmonie sociale, de la structure familiale et des relations familiales ». On pourrait croire que l’animation parfois obscène du réseau social pose problème dans ce pays, mais la cause de cette interdiction est à chercher ailleurs. Même si les cas de cybercriminalité liés à TikTok ont pris de l’ampleur ces dernières années dans le pays (1600 en 4 ans), le problème serait plutôt en rapport de nouvelles lois.

En effet, les institutions népalaises imposaient il y a quelques jours aux réseaux sociaux de mettre en place des bureaux dans le pays et d’y payer des impôts. L’interdiction survient donc après la mise en place de ces mesures et elle prive ainsi 2,2 millions d’utilisateurs de cette plateforme qui représente la troisième la plus utilisée dans le pays.

Le Népal n’est toutefois pas le premier pays asiatique à interdire TikTok, car l’Inde avait déjà pris une décision similaire. Cependant, les motivations des autorités indiennes étaient à l’époque purement d’ordre géopolitique et elles ressortaient d’un conflit impliquant la Chine. ByteDance, la société mère de TikTok étant d’origine chinoise, la majorité des problèmes institutionnels de l’application tournent d’ailleurs autour de cet aspect.

Plus tôt dans l’année, TikTok avait fait face à une énorme pression de la part des États-Unis qui craignent que le réseau social ne serve les ambitions d’espionnage du gouvernement chinois. Des restrictions d’utilisation avaient alors été mises en place dans les organismes gouvernementaux et certains États s’étaient penchés sur la possibilité d’une interdiction totale. De plus, les déboires de TikTok étaient toujours du même ordre dans plusieurs autres pays européens dont le Royaume-Uni.