Le président azerbaïdjanais Ilham Aliev a nommé mardi son épouse Mehriban Alieva au poste de vice-présidente du pays.

“Mehriban Arif Gyzy Alieva est nommée Première vice-présidente de la République d’Azerbaïdjan”, a annoncé son mari sur le site de la présidence, sans préciser quelles seront ses nouvelles fonctions. Il faut dire que le poste a été créé seulement l’an dernier, lors d’un référendum constitutionnel.

La Constitution azerbaïdjanaise stipule que le ou la vice-président(e) remplace le chef de l’Etat quand il est en déplacement à l’étranger. Le référendum en a aussi profité pour allonger le mandat présidentiel de cinq à sept ans. La limitation du nombre de mandats avait déjà été supprimée lors d’un précédent scrutin.

Cette nomination confirme l’emprise que le président et sa famille ont sur ce petit pays du sud-Caucase, et sur la manne financière que représente la richesse de son sol en hydrocarbures. Son mari Ilham Aliev, 55 ans, a pris la tête du pays en 2003 à la suite de son père Heydar Aliev, ancien chef du KGB local et membre du Politburo soviétique. Le quatrième président de la République d’Azerbaïdjan le dirige depuis d’une main de fer.

Une première dame populaire sur les réseaux sociaux

Âgée de 52 ans, Mehriban Alieva est députée depuis 2005 du parti au pouvoir Yeni Azerbaïdjan. Ophtalmologue de formation, la Première dame dirige également l’influente Fondation Heydar Aliev, qui porte le nom de son beau-père et ancien président du pays. Omniprésente à la télévision, la nouvelle vice-présidente est aussi très populaire sur les réseaux sociaux.

Issue de la puissante famille Pashayev, à la tête d’un vaste empire financier, Mehriban Alieva est parfois vue comme un recours possible pour un jour succéder à son propre mari. “Elle est sans aucun doute la personne la plus célèbre de ce clan, remplissant de nombreux rôles et assumant de nombreux titres”, affirmait un câble diplomatique de l’ambassade des Etats-Unis à Bakou, publié en 2010 par WikiLeaks.

L’Azerbaïdjan est l’un des pays les plus laïcs du monde musulman mais les autorités sont de plus en plus inquiètes face à la montée de l’islam radical. Régulièrement accusé par les ONG d’utiliser le spectre de l’extrémisme religieux pour persécuter des opposants politiques, Ilham Aliev considère ces critiques comme une campagne de diffamation contre l’Azerbaïdjan.

Avec M6 info