« Le plus grand malheur d’un homme, c’est d’être enterré avec son nom », dixit un politique togolais. Et s’il est un humain qui ne vivra sûrement pas ce malheur, c’est bien Vladimir Poutine. Le visage ferme, l’apparence sereine et dominatrice, le sourire rare, le président russe est d’un poids non négligeable dans les relations internationales.

« Au cours de mon mandat, j’ai rencontré la plupart des dirigeants de la planète et sondé leur personnalité. Le plus difficile fut à coup sûr Vladimir Poutine », révèle François Hollande, ancien président français, dans Les leçons du pouvoir. En effet, l’homme est d’une habileté exceptionnelle et sait user de ruse pour gagner du terrain dans les négociations. Menaces, chantages, manipulations, intimidations sont ses armes les plus actives.

« Quand il recevait Angela Merkel à Sotchi, il lui imposait la présence de ses chiens. Il savait qu’elle ne les aimait guère », confie à nouveau l’ancien président français qui revient sur une rencontre à quatre avec Poutine, Merkel et Porochenko.

« Plusieurs fois le ton monte entre Porochenko et Poutine, lequel s’énerve et menace d’écraser purement et simplement les troupes de son interlocuteur ». Mais, ces menaces, non désobligeantes, semblent ne pas être sérieuses, selon l’ancien locataire du palais de l’Elysée.

« Si Vladimir Poutine menace c’est pour mieux négocier. Il ne conquiert pas, il grignote », avoue-t-il. L’homme, dit-il, cherche à rétablir une zone d’influence qui était celle de l’Empire soviétique mais aucunement à créer un affrontement entre deux systèmes sociaux opposés.
L’ancien dirigeant du KGB est un véritable mystère « aussi chaleureux et attentif qu’il peut être glacial et brutal, opposant toujours à son interlocuteur ce regard bleu qui lui sert tantôt à séduire, tantôt à inquiéter, expansif dans ses éclats de rire et cynique dans ses raisonnements, prononçant d’une voix placide les mots les plus acides ».
Malgré toute l’énigme dont il s’entoure, « Platov » (nom de code de Poutine lorsqu’il était en formation à l’Institut du KGB) demeure un pion incontournable dans la résolution des conflits. Que ce soit en Syrie ou dans le conflit sur le nucléaire iranien, le lauréat du prix Confucius de la paix en 2011 est toujours sollicité et arrive toujours à attirer la sympathie.

En 2017, c’est la CIA qui lui envoie des informations lui permettant de déjouer un attentat à Saint Petersbourg, sa ville natale. Une aide qui va relancer de plus belle le débat sur son implication dans l’élection de Donald Trump à la Maison Blanche. Des accusations que le rapport, en avril dernier, du juge Mueller, viendra démentir.

« Le 09 juin 2016, des membres de l’entourage de Donald Trump ont rencontré des Russes pour leur demander d’aider le candidat Trump mais ceux-ci ne leur ont pas fourni les informations qu’ils demandaient », informe le rapport. Pourtant, le sujet s’est encore invité au dernier sommet du G20. Répondant à un journaliste qui en a fait cas, Donald Trump, dans un sourire, a lancé à Poutine : « Monsieur le Président, pas d’ingérence dans les élections ! »

Âgé bientôt de 67 ans, Vladimir a été Chef du gouvernement sous Boris Ieltsine.

Lorsque ce dernier démissionne en 1999, c’est lui qui assure l’intérim avant d’être élu en 2000. Ne pouvant briguer un 3ème mandat, il se retire en 2008. Il revient au Kremlin en 2012 puis est réélu en 2016 avec plus de 70% de suffrages. Un record dans l’histoire contemporaine de son pays !

Badjem’na DJAONA