Pour Vincent Toh Bi Irié qui pleure les morts de M’Batto, de Bonoua…, aucun accord politique ne restituera ces biens dévastés.

Le sang coule, déferle, dévale les pentes et envahit les canaux morbides de notre pays. Bonoua, Daoukro, Bongouano, Sikensi, Yopougon, Yakasse-Attobrou, Dabou, M’batto… La liste est longue. Aucun accord politique ne réveillera ces dizaines de morts. Aucun compromis politique ne restituera ces biens dévastés. Aucune paix retrouvée entre personnalités politiques n’éteindra les blessures ouvertes d’où coulent un désir de vengeance et la haine drue.

Œuvres de tant d’années en un processus effacées… À l’évidence, il y a urgence de changer le logiciel de pensée de certains de nos compatriotes de tous les camps politiques, prompts à la violence verbale, à la violence psychologique, à la violence de la langue et de l’écrit.

Les camps politiques se réconcilieront mais point ne reviendront à la vie ceux qui ont péri dans des conditions atroces, au nom de l’intolérance.

La rage au cœur, comme celle des jeunes qui transforment une tête humaine décapitée en ballon, est plus destructrice que tout. Vous voulez vos camps. Les voilà. Dans ces ténèbres, le mot Paix résonne comme un épouvantail pour certains, une trahison, une fuite, une horreur.