À 31 ans, il meurt après seulement 6 mois de mariage  avec la dame Ndèye Ndiobo Niang. Le tailleur Mar Fall a été froidement tué, laissant derrière lui une histoire qui aurait pu être autrement s’il n’y avait pas eu ces tiraillements au sujet de 1200 francs CFA.

Il avait 31 ans et engagé dans un mariage datant seulement se 6mois à l’époque de son décès. Fais ce sont produits à la date du 22 juin 2015. Le tailleur de profession Mar Fall était dans le besoin d’aller chercher des ampoules pour son atelier. Mar Fall s’est alors rendu dans la boutique de Talib Babou à la rue Félix Faure. Le boutiquier fit savoir à Fall qu’il ne disposait que d’ampoules de 100 volts alors que Fall désirait celles de 60 volts. Le boutiquier a été clair sur le fait qu’il ne lui changerait pas les ampoules au cas où il reviendrait. Un accord fut donc trouvé.

Mais une fois dans son atelier, s’étant rendu compte que les ampoules ne correspondaient pas, Mar Fall était revenu dans la boutique de Talib Babou pour être remboursé. L’accord étant donc fait bien avant, Talib Babou a catégoriquement refusé de lui restituer son argent.

Mar Fall sorti, mais revint un moment après armé d’une barre de fer avec laquelle il aurait voulu asséner un coup à Talib. Mais le boutiquier réussit à esquiver le coup de bar, se dota d’un couteau qui était posé sur son comptoir et poignarda son client au cœur. Le coup fut fatal, la victime meurt en pleine évacuation à l’hôpital.

Alertés de l’incident, les éléments de la Sûreté urbaine se sont empressés sur les lieux où ils ont interpellé Talib Babou. Il a comparu devant la chambre criminelle de Dakar après être inculpé pour meurtre et détention d’arme blanche sans autorisation administrative. Talib Babou s’est servi du moment de se faire entendre pour arguer l’excuse de la provocation pour se justifier, comme quoi c’était de la légitime défense.

«Il m’a donné 2 coups avec une barre de fer que j’ai parés avec ma main. Il a voulu prendre le couteau posé sur mon comptoir et je me suis empressé de le prendre. J’ai pris le dessus sur lui et j’ai frappé. Je ne sais pas l’endroit où je l’ai poignardé. Je voulais le conduire à l’hôpital, mais c’est le taxi qui a refusé de le transporter. C’est par la suite qu’on m’a conseillé d’attendre les éléments des sapeurs-pompiers», a narré le boutiquier accusé du meurtre. Puis de poursuivre que cet affrontement est parti du malentendu au sujet de 4 ampoules de 300 francs CFA l’unité (1 200 F pour le total).

La famille réclame 10 millions pour la veuve, 10 millions pour la mère et 5 millions pour chaque frère et sœur de la victime. Grand-frère de la victime, Mor Fall a témoigné que Mar Fall n’était pas quelqu’un de belliqueux et c’était la première fois qu’il faisait face à cette situation. La mère de la victime, Birame Fall, a quant à elle souligné que le défunt était son cadet et soutien. Constitué pour la famille éplorée, Me Théophile Cayossi a réclamé le montant de 10 millions de francs pour son épouse Ndèye Ndiobo Niang et sa mère Birame Niang. Et pour chacun de ses frères et sœurs, la robe noire a demandé 5 millions. Le procureur quant à lui a requis 15 ans de travaux forcés contre l’accusé.

S’agissant de la défense, Mes Ndèye Fatou Sarr, Arona Bass, Seyba Danfakha, Cheikh Ahmadou Diop et Iba Mar Diop ont unanimement sollicité la requalification des faits de meurtre en coups à blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner, en lui faisant une application bienveillante de la loi pénale. Délibéré le 28 janvier prochain.