Un étudiant a été interpellé pour avoir utilisé le nom de Samuel Eto’o sur Facebook et pour avoir escroqué de nombreuses personnes.

Fadjil Fewou Mussa est en détention à la prison centrale de Kondengui Yaoundé depuis le 3 août 2019. Étudiant à l’Université de Dschang, il est cité dans une affaire d’escroquerie.

Selon la défense de la partie accusée, le doute reste important autour de cette affaire. En effet, selon l’avocat de la défense, l’affaire entre son client et la plaignante reste floue. « Est-il un chef de gang qui extorquait d’importants fonds à ses nombreuses victimes à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen spécialisé dans la commercialisation d’objets d’art ? Est-il le même qui a arnaqué Mme Tanga Efen Adolphine, une Camerounaise résidente au Canada ? ». En tout état de cause, Fadjil Fewou Mussa a nié, à la barre du tribunal de première instance, les faits à lui reprochés.

Fadjil Fewou Mussa nie formellement être lié à cette affaire relative à la cybercriminalité. « C’est une fabrication des enquêteurs de la police judiciaire pour les besoins de la cause », soutient-il. C’est le quotidien Kalara qui rapporte son propos. Par ailleurs, l’on apprend que le mis en cause n’a fait aucune déclaration à la police. Car, indique-t-on, il ignorait les motifs de son arrestation. Par ailleurs, son avocat n’a pas eu l’autorisation de l’assister.

Pour sa défense, l’étudiant a expliqué qu’au moment de son arrestation, il fonctionnait avec un certificat de perte pour avoir égaré sa carte nationale d’identité. Par conséquent, des tierces personnes se seraient sans doute servies de son identité pour commettre des actes pour lesquels il est malheureusement appelé aujourd’hui à répondre.

L’accusé explique aussi comment les policiers ont obtenu sa signature. « Alors que j’avais déjà passé trois jours de disette dans la cellule, les policiers m’ont contraint de signer un papier blanc pour me permettre de rentrer en contact avec les membres de ma famille », dit-il.

Le parquet ne croit pas néanmoins à la version de l’accusé. Le magistrat assure que l’étudiant cherche à se dérober. « L’attestation de perte brandie par le mis en cause n’a aucune valeur juridique. Ce document est un prétexte qu’il veut utiliser pour tromper la vigilance du tribunal. II a expliqué par contre que certains documents présentés par l’accusation attestent qu’il était entré en contact avec la plaignante à travers sa page Facebook avec le profil d’un européen et a reçu d’elle, d’importants fonds dans la période de 2018 à 2019 », a indiqué le magistrat.

Pour le parquet, les faits sont clairs. Le mis en cause a de stratagème pour escroquer la dame. « Mais les espoirs de la dame, vont s’estomper lorsqu’elle va se rendre compte de la duperie, une fois arrivée au Cameroun, alors qu’elle avait déjà perdu plus de 3 millions de francs. Une enquête ouverte permettra de mettre la main sur l’étudiant qui selon le parquet, agissait parfois sous le profil du célèbre footballeur Eto’o Fils. Jusqu’à ce jour, poursuit le magistrat, la victime n’est jamais rentrée dans ses droits », relaie nos confrères.

Dans sa plaidoirie, l’avocat de la défense a vertement critiqué le travail des enquêteurs. Il souligne des légèretés dans le rapport d’enquête. « Le procès-verbal de l’enquête préliminaire vous induit en erreur. L’enquêteur qui craignait d’être confondu devant la barre, a refusé de comparaître pour défendre son travail qui accable mon client. Ce policier a confectionné son rapport avec légèreté et partie pris. Il n’y a aucun lien entre la plaignante et l’étudiant ».

Avec cameroonweb.com