L’A380 ne revolera plus sous les couleurs d’Air France.La compagnie française vient d’annoncer que les neuf appareils qui restaient dans sa flotte ne redécolleraient pas. A cause du coronavirus qui terrasse le transport aérien, elle accélère ainsi de deux ans leur retrait.
Il n’a effectué son premier vol qu’il y a tout juste 15 ans et l’A380 part donc à la retraite avec deux ans et demi d’avance pour ce qui est d’Air France. D’ordinaire, la durée de vie d’un avion de ligne est d’une trentaine d’années pour amortir ses coûts de développement. Il s’élevaient à 15 milliards d’euros pour l’A380, mais le gros porteur d’Airbus paie cash trois problèmes majeurs.
Avec quatre réacteurs, il consomme un quart de carburant en plus par siège que les appareils de nouvelle génération et il émet plus de CO2. Or, le gouvernement français a conditionné son plan de sauvetage de 7 milliards a des efforts en termes d’écologie.
Un avion pas rentable
L’avion est très gros, il peut embarquer plus de 500 passagers pour Air France. Il faut donc le remplir pour qu’il soit rentable. Or, il n’y a actuellement plus de passagers. Et puis, avec l’A380, Airbus avait misé sur le développement des « hubs » des mégapoles. Or, le marché est allé aux liaisons directes assurée par des biréacteurs de moyenne capacité comme le « Dreamliner » de Boeing.
L’A380 coûte donc aujourd’hui plus qu’il ne rapporte. La preuve encore quand Air France annonce que la dépréciation de toute sa flotte atteindra 500 millions d’euros. Or, c’est le prix catalogue d’un seul avion!
Tout se passe comme pour le Concorde qui était aussi effilé que l’A380 est ventru. Deux avions adorés par leurs pilotes, aimés par leurs passagers mais délaissés par des compagnies en quête de rentabilité. Au final, donc, deux échecs commerciaux.