Vedette du dernier cru d’ordinateurs portables gaming d’Asus, le ROG Strix SCAR 15/17 est d’une beauté resplendissante mais peine à nous séduire, en dépit de ses performances a priori gonflées à bloc.
Asus a été l’un des premiers constructeurs à proposer des ordinateurs portables capables d’accueillir les microprocesseurs Intel de dixième génération. Le dernier Asus ROG Strix Scar 15/17 fait partie de ce cru tout récent. Contrairement au dernier Asus Zephyrus Duo, il promet une mobilité sans concession aux joueurs les plus compétitifs. De plus, il apporte avec son éclairage “électro-punk” une touche de style non-négligeable. Mais à au moins 2 499 euros, reste-il aussi séduisant que performant ?
Fiche technique
Dimensions | 36 x 27,5 x 2,1~2,49 cm |
Poids | 2,57 kg |
Processeur | Intel Core i7-10875H |
Carte graphique | NVIDIA GeForce RTX 2070 SUPER (8GB GDDR6 VRAM) |
Mémoire vive | 16 Go (RAM DDR4) |
Stockage | 1 Tb (SSD) |
Écran | 15,6 pouces (1920 x 1280) – IPS – 300 Hz |
Système d’exploitation | Windows 10 |
Clavier | – Clavier rétro-éclairé – Pavé numérique digitale (pad tactile) |
Alimentation | 230W |
Connexion | – WiFi 6 – Bluetooth 5.0 |
Ports entrée et sortie | – 1 x USB 3.2 Gen 2 Type-C – 3 x USB 3.2 Gen 1 Type-A – 1 x HDMI 2.0b – 1 x 3.5mm Audio Jack (Combo Jack-Micro) – 1 x RJ45 LAN Jack – 1 x Keystone II |
Où l’acheter ?
Design & Ergonomie
Après le steampunk et le cyberpunk, Asus présente l’électro-punk. La carrosserie de ce ROG Strix SCAR est certes lourde pour un ordinateur portable moderne mais elle est splendide. Un fin liseré électroluminescent l’entoure pour émettre constamment de la lumière colorée. Le coloris, chargé en notes rose vives, contraste bien avec les arrêtes métalliques sombres de la machine. Cette lumière vive, émise vers le bas pour ne pas aveugler l’utilisateur, offre à chaque session de travail ou de jeu une véritable atmosphère, très inspirée de l’univers bardé de néons des Blade Runner et autres Cyberpunk 2077. La même ambiance chromatique se ressent aussi avec le rétro-éclairage du clavier – et son petit bonus caché. Ce rétro-éclairage fonctionne selon un système “d’auras” déjà configurées : arc-en-ciel de couleurs ou rouge sang caractéristique de Republic of Gamers, éclairage fixe ou à pulsations, etc. Les fonctions Fn des flèches directionnelles permettent de passer de l’une à l’autre très facilement. De plus, grâce au logiciel du constructeur, Armoury Crate, le rétro-éclairage est personnalisable et ajustable avec des accessoires Asus ROG comme un casque ou une souris. Même le pad tactile nous ravit, autant dans la forme que dans le fond. Son coin en haut à droite cache la mention “Num Lk” qui fait apparaître, après une brève pression, un pavé numérique rougeoyant. Très précis, le stratagème est ingénieux et pratique. Il n’entraîne pas non plus des apparitions intempestives du pavé numérique tactile. En outre, son revêtement glisse comme il faut au toucher. Pour finir, la disposition du clavier est très agréable. Les touches sont bien espacées, mais pas trop pour ne pas finir avec des crampes à la fin d’une partie de FPS.
Quant à l’écran, son châssis aux bordures ultra-fines lui permet d’occuper 81,5% de la surface selon Asus. La dalle IPS de 15,6 pouces est d’une résolution efficace et d’une définition merveilleuse. Les couleurs resplendissent et les contrastes sont prononcés. L’arrête inférieure, légèrement creusée, apporte une subtile touche de style supplémentaire (et permet de caler un stylo sur les bouches d’aspiration arrières ainsi découvertes !). Cependant, cette volonté de couvrir autant de surface exploitable et visible oblige Asus à sacrifier une éventuelle webcam. Un détail pour certains mais il sera sûrement de taille pour tous les streamers mobiles que ciblent, en partie, l’appareil. Par ailleurs, son taux de rafraîchissement exceptionnel, à 300 Hz pour 3 ms, ne tient pas tout à fait – ou plutôt, trop – ses promesses. Le dos de l’écran, estampillé d’un scintillant logo ROG, garde la moindre trace de doigts, à peine moite dès la première utilisation. Pour le coup, ce détail-là ne ravira personne. Enfin, niveau connectivité, on regrettera aussi le choix de positionner le port du chargeur au centre, à l’arrière du clavier, plutôt que sur l’un des côtés. Autrement, l’utilisateur aurait pu gagner plusieurs centimètres cruciaux et ainsi ne pas avoir à laisser son chargeur pendouiller.
Performances en pratique
Un SSD de 1 Tb, 16 Go de RAM, un microprocesseur Intel de dernière génération, un GPU NVIDIA du dernier cru et un écran imbattable : tout cela pour, au final, ne pas avoir réussi à jouer correctement au moindre jeu ! Rappelons-le, l’Asus ROG Strix SCAR 15/17 est avant tout destiné aux “joueurs compétitifs de haute-volée”, pour leur apporter une solution nomade sans lésiner sur les performances. Nous avons donc eu à cœur de tester l’engin avec une variété de jeux-vidéo : la démo de Forza Horizon 4, Jurassic World Evolution, Doom (2016) et For Honor. Pour chacun d’entre eux, les graphismes (en paramètres ultra-élevés) et les couleurs sont magnifiques. Pour chacun d’entre eux, la fluidité est véritablement passé par la fenêtre. Le chargement du menu principal sur Doom est d’une étonnante lenteur. Une fois en jeu, ce FPS incontournable – dont le taux de rafraîchissement à 300 Hz devrait rendre les mouvements plus fluides que l’eau elle-même – est lourd et poussif. Les séquences de “glory kills” sont saccadées et les enchaîner relèvent parfois de la torture visuelle. Même chose, dans une moindre mesure, pour le jeu de courses et le jeu de gestion de parc de dinosaures. Dans ce dernier notamment, les zooms et dézooms réguliers (et nécessaires) sur la carte, les bâtiments ou les gros lézards manquent cruellement de fluidité et rendent l’immersion complètement caduque. Mais l’expérience la plus choquante, compte-tenu des promesses de l’engin, restait à venir. Doté du WiFi 6, connecté à la fibre optique, l’Asus ROG Strix SCAR n’aurait dû avoir aucun mal à nous satisfaire dans une expérience multijoueur en ligne sur un jeu comme For Honor. Si l’élément connexion est resté sans bavure, le taux de rafraîchissement monstrueux de l’ordinateur portable nous aura littéralement empêché de jouer ! A chaque début de partie, nous avons été déconnecté manu militari pour un “taux de rafraîchissement trop faible” (la preuve ci-dessous). Après être passé par les réglages pour le positionner de 300,18 (détecté par le jeu d’Ubisoft) à 60 Hz, même constat. La fréquence d’affichage mastodontesque de l’Asus ROG Strix SCAR est-elle si élevée qu’elle en devient indétectable de la part de quatre jeux aussi récents ? Le mystère reste entier et nous a, quand même, empêché de jouer.
En dehors de la pratique vidéoludique (pour laquelle il a été conçu), cet Asus s’en sort admirablement bien. La belle qualité de son écran rend n’importe quelle séance de streaming ravissante. Sa résolution permet même de lire une vidéo en 8K (celle-ci, plus exactement) sans effort. De plus, niveau audio, sa technologie Smart Amp semble fonctionner efficacement avec ses haut-parleurs pour offrir un véritable confort sonore. Les logiciels créatifs (comme le programme de montage en “open-source”, OpenShot) ne sont pas en reste non plus. Seul le multi-tâche réellement intensif (à savoir, une page web à plusieurs onglets dont un avec une vidéo YouTube en cours de lecture en plus de l’installation d’un jeu-vidéo en arrière plan) lui rend cette mission plus ardue.
Attention, néanmoins, à ne pas en demander trop au ROG Strix SCAR. Comme la plupart des PC portables gaming, son autonomie est très faible et varie trop fortement selon les situations. En jeu, la machine estime elle-même conférer seulement 46 minutes de temps contre 81% de batterie pleine. A l’inverse, seulement pour surfer sur le web, 100% de batterie équivaut à un peu plus de deux heures d’autonomie. Face à cette autonomie fluctuante et souvent faiblarde, on regrette là aussi la présence d’une batterie amovible afin de laisser l’engin sur secteur sans craindre de la griller. Par ailleurs, les ventilateurs de cet ordinateur risque aussi de vous surprendre. Leur méthode alternée d’aspiration d’air frais par le haut et d’expiration d’air chaud par les côtés lui permet de jamais frôler les températures brûlants de certains de ses confrères. En revanche, ils s’avèrent parfois très bruyants à des moments souvent inattendus – notamment, après, et non pas pendant, le téléchargement d’un jeu. A tel point que l’ordinateur s’apparente, à l’oreille, à une véritable soufflerie. Ironie du sort, cet Asus semble nous prévenir de son côté bruyant à chaque démarrage : que la fonction “muet” soit activée ou non, l’apparition du logo ROG émettra toujours un son. Pas très discret pour ceux qui ne vivent pas seuls et aimeraient s’engager dans une session vidéoludique nocturne. En somme, comme Gimli et ses frères Nains, c’est un sprinteur : il est très performant, mais s’essouffle très vite et le fait savoir.
Enfin, pour les experts et les vrais e-compétiteurs, cet Asus ROG Strix SCAR s’accompagne d’une Keystone II (ci-dessus). Ce dispositif aimanté se clipse dans une encoche sur le côté droit de l’appareil et lance automatiquement le logiciel Armoury Crate. Il permet de sauvegarder une configuration spécifique (visuelle et technique) afin de passer à tout moment d’une utilisation casuelle à une utilisation intensive et compétitive.
Où l’acheter ?
Galerie du test de l’Asus ROG Strix SCAR 15 G532L
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ASUS ROG…
- Ecran 15 6” FHD 120Hz
- Processeur Intel Core i7-9750H
- Carte graphique Optimus Nvidia GeForce GTX 1660Ti GDDR6 6Go
- Mémoire 16Go DDR4 de RAM