Samia Suluhu, cheffe de l’Etat tanzanienne se lance dans le challenge diplomatique, moins de deux mois après son accession au pouvoir, en remplacement de feu John Magufuli. Ce pari à la fois régional et international s’explique par la multiplication des rencontres et la signature d’accords.

Samia Suluhu apporte un nouveau souffle à la diplomatie tanzanienne. Moins de deux mois après sa prise de fonction, la cheffe de l’Etat se démarque par des rencontres avec des diplomates. Cette stratégie annonce la couleur de la diplomatie tanzanienne après le règne de feu John Magufuli.

Un prêt de la Banque mondiale

En mars dernier, soit deux jours après sa prise de fonction, la Tanzanie a obtenu un prêt de plus de 247 millions de dollars américains en vue de financer la mise en œuvre des phases 3 et 4 du projet de Bus Rapid Transit (BRT) de la ville de Dar es Salaam, dans le centre-est du pays. Cette troisième phase devrait appuyer l’acquisition de plusieurs bus et la mise en œuvre de la phase 3 qui impliquera la construction de 23,6 km de route, alors que pour la phase 4, il sera question de bitumer au total 16,1 km. De façon distincte, cette première victoire de Samia Suluhu a été l’un des signes avant-coureurs d’une nouvelle ère diplomatique après le règne de feu Magufuli.

Signature d’un accord pétrolier avec l’Ouganda

Un mois plus tard, la Présidente de 61 ans a effectué une visite de travail en Ouganda au cours de laquelle elle a signé avec son homologue Yoweri Museveni des accords ouvrant la voie à la construction de l’oléoduc qui transportera le futur brut ougandais vers un port tanzanien, sur l’océan Indien.

KUTOKA OHIMA UGANDA MPAKA CHONGEREANI MKOANI TANGA UJENZI UMBAO UTAZINUFAISHA NCHI HIZI MBILI KIUCHUMI NA WANAAFRIKA MASHARIKI KWA UJUMLA. PIC.TWITTER.COM/HBK0RSBWP7

— SAMIA SULUHU (@SULUHUSAMIA) APRIL 11, 2021

D’après des sources officielles, ce projet prévoit l’exploitation de gisements découverts en 2006 en Ouganda, dans la région du lac Albert, et l’acheminement du pétrole par cet oléoduc avec un coût estimé à 3,5 milliards. En 2006, ces importants gisements ont été découverts en Ouganda mais n’ont pas été exploités suite aux disputes commerciales entre Entebbe et Dar-es Salam. Après la signature de ces accords, Museveni et Suluhu ont ainsi « résolu à l’amiable tous les problèmes en suspens liés au projet Eacop », ont-ils publié dans un communiqué conjoint, ajoutant que « chaque Etat prenne toutes les mesures nécessaires pour la mise en œuvre du projet Eacop ». la signature de ces accords entre les chefs d’Etats a réchauffé les espoir d’un nouveau rapprochement entre la Tanzanie et l’Ouganda.

Rapprochement avec le Kenya

Cette semaine, elle a signé un nouvel accord avec Uhuru Kenyata pour la construction d’un gazoduc pour l’acheminement du gaz tanzanien vers le Kenya. « Nous avons convenu de la manière de promouvoir le commerce et les investissements entre nous. Nos pays ont beaucoup de potentiel dans l’agriculture, l’industrialisation, la pêche, l’élevage et le tourisme. Comme nous visons également à promouvoir le commerce et l’investissement, nous avons convenu d’agir sur certaines barrières douanières entre nos frontières. Nous avons convenu de les supprimer », a déclaré la Présidente tanzanienne, lors de sa visite à Nairobi.

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Depuis plusieurs décennies, les relations entre la Tanzanie et le Kenya s’étaient refroidies froid. En 2016, feu John Magufuli avait refusé de prendre part au projet de construction d’un chemin de fer-reliant différents pays de la région des Grands lacs. Ce rapprochement avec le Kenya est l’un des signes prouvant que Samia Suhulu veut imprimer sa marque après le règne de son prédécesseur.