La Turquie a eu des échanges avec des responsables talibans. C’est ce que rapporte RFI par le biais de son correspondant sur place. Le pays prévoit en réalité faire replier ses soldats dans les prochaines heures. Ses derniers soldats étaient déployés à l’aéroport de Kaboul.

Ce vendredi, 27 août, Recep Tayyip Erdogan, a fait savoir que les talibans avaient proposé à Ankara de gérer l’aéroport après le retrait américain. Le président turc dit n’avoir pas encore pris de décision en ce sens. L’hésitation est au rendez-vous.

« Nous ne demandons l’autorisation de personne pour mener des discussions [avec les Taliban], a affirmé le Président. Nous avons transféré notre ambassade à l’intérieur de la section militaire à l’aéroport de Kaboul et nos responsables mènent leur travail là-bas. La première discussion de 3,5 heures a été réalisée ainsi avec les Taliban. Elles continueront si nécessaire. Il est impossible de comprendre les attentes réciproques sans discuter. C’est la diplomatie. »

Les talibans proposent de se charger eux-mêmes de la sécurité, tandis que la Turquie – des entreprises turques, donc – s’occuperaient de la logistique de l’infrastructure.

La question de la sécurité des civils turcs qui pourraient travailler dans l’aéroport de Kaboul en l’absence de soldats turcs se pose selon la correspondante de RFI à Istanbul, Anne Andlauer.. Il y a quelques jours, l’aéroport avait été durement frappé par un double attentat suicide au point où le président Erdogan ne parle d’un « grave vide de gouvernance » en Afghanistan.

Dans un sondage MetroPOLL réalisé fin juin, 62% des Turcs soutenaient le retrait des soldats turcs d’Afghanistan, dont près de la moitié des électeurs du parti au pouvoir. Equation difficile dans une période où l’Afghanistan est devenu plus instable que jamais après la sévère défaite de l’armée américaine et le gouvernement en place.