Les combats s’intensifient à Khartoum, la capitale soudanaise, faisant plus de 100 morts parmi les civils.
Les combats entre l’armée et les forces paramilitaires de soutien rapide ont fait rage lundi au Soudan pour la troisième journée. Les coups de feu et les explosions ont augmenté d’intensité, selon plusieurs sources sur place.
La lutte meurtrière pour le pouvoir entre les deux généraux les plus puissants du pays, le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhan, chef de facto du Soudan, et Mohamed Hamdan Dagalo, commandant des Forces paramilitaires de soutien rapide (RSF), fait craindre un conflit plus large dans le région.
À peine 18 mois plus tôt, ils ont orchestré conjointement un coup d’État militaire pour faire dérailler la transition du Soudan vers la démocratie. Mais maintenant, ils se battent pour savoir comment la RSF sera intégrée dans l’armée et qui aura le contrôle ultime sur les combattants et les armes dans le cadre des plans de restauration du régime civil.
Lundi, les deux parties ont affirmé avoir fait des gains dans la bataille de Khartoum alors que la fumée planait sur la ville et que les habitants ont signalé avoir entendu des frappes aériennes, des tirs d’artillerie et des tirs qui ont coupé les services de base et endommagé les hôpitaux.
Alors que les efforts diplomatiques pour mettre fin aux combats s’intensifient, l’Union africaine et les États arabes appelant à la fin des hostilités, aucune des parties n’a montré la moindre volonté de compromis.
Le Conseil de sécurité des Nations unies devait discuter de la situation lundi et son secrétaire général, Antonio Guterres, a fermement condamné le déclenchement des combats.
Lire aussi : Le chef de l’Union africaine se rendra au Soudan
Alors que les combats se poursuivaient lundi près du principal quartier général militaire de la capitale, les étudiants et le personnel de l’université voisine de Khartoum sont restés piégés dans la bibliothèque de l’école d’ingénieurs.
« C’est notre troisième jour pris au piège à l’université. Nous sommes environ 88 personnes. La situation est très mouvementée. Les combats ont repris et ils se poursuivent. Hier soir, il y a eu des affrontements qui ont entraîné la mort d’un étudiant », a déclaré un étudiant dans une vidéo mise en ligne.
Entre-temps, l’armée a pris le contrôle de la télévision d’État, diffusant des images et des déclarations dans lesquelles elle affirme avoir regagné du terrain en de nombreux endroits.
Depuis samedi, les Soudanais de la capitale se cachent chez eux, craignant pour leur vie.