La discussion autour de la santé mentale a été mise en avant ces derniers temps avec les problèmes auxquels les gens sont confrontés dans le cadre du lockdown.

Le problème ne doit pas être caché et ignoré. Il doit être abordé, à temps, pour aider la personne qui souffre de la meilleure façon possible. Avec le mode de vie que nous menons, il existe différents types de troubles de la santé mentale auxquels on peut être confronté, qu’il s’agisse de troubles liés au stress, de troubles anxieux, de crises de panique ou de dépression, entre autres. Le problème n’est pas de les avoir, mais la première étape consiste à les identifier et à demander l’aide d’un professionnel pour les traiter.

Les femmes enceintes, outre les problèmes médicaux évidents liés à leur grossesse, peuvent également être confrontées à des troubles de la santé mentale. Selon l’Organisation mondiale de la santé, « dans le monde, environ 10 % des femmes enceintes et 13 % des femmes qui viennent d’accoucher souffrent de troubles mentaux, principalement de dépression. Dans les pays en développement, ces chiffres sont encore plus élevés, à savoir 15,6 % pendant la grossesse et 19,8 % après l’accouchement.

« La santé mentale est tout aussi importante que la santé physique. La grossesse elle-même donne lieu à de nombreux changements pour la mère, comme des changements hormonaux, des changements psychologiques », partage le Dr Vaishali Joshi, obstétricien et gynécologue à l’hôpital Kokilaben, à Mumbai. « Parfois, une consultation avec un psychologue peut être utile. Il est toujours utile d’obtenir une évaluation avant de planifier une grossesse afin de poser un diagnostic correct et d’établir une santé mentale optimale avec l’aide d’un psychiatre ou d’un psychologue. »

Qui est à risque de ces troubles ?

Toutes les femmes peuvent développer des troubles mentaux pendant la grossesse et dans l’année qui suit l’accouchement. Néanmoins, celles qui sont généralement plus touchées par ce phénomène sont celles qui sont exposées à la violence (domestique, sexuelle et sexiste), au stress extrême, aux situations d’urgence et de conflit, aux catastrophes naturelles, et celles qui bénéficient d’un faible soutien social et financier.

Effets sur la mère et le bébé

La question cruciale ici est de savoir si le trouble de santé mentale d’une femme peut avoir des répercussions sur elle ou sur son bébé pendant les trois étapes de la grossesse – la conception, la grossesse et la période suivant l’accouchement ? Le docteur Joshi répond à cette question pour nous.

– Certaines personnes sont déjà connues pour avoir des problèmes de santé mentale et prennent des médicaments. Il est essentiel que le psychiatre revoie leurs médicaments pour s’assurer que la dose du médicament est réduite au minimum, car ces médicaments peuvent nuire au bébé à naître. Par crainte des effets indésirables sur le bébé, les femmes peuvent arrêter brusquement les médicaments. C’est dangereux car cela peut provoquer des symptômes de sevrage, un rebond, une aggravation des problèmes de santé mentale, par exemple les antipsychotiques ou le lithium. La planification préconceptionnelle doit être faite avec le psychiatre et l’obstétricien et la famille de la patiente. La prise d’acide folique périconceptionnelle est essentielle chez ces patients.

– Certains médicaments peuvent affecter la croissance du bébé et entraîner certains défauts de développement et des anomalies chez le bébé. C’est l’une des raisons pour lesquelles nous devons nous assurer que la femme prend le bon médicament. L’établissement du lien mère-enfant à mesure que la grossesse avance est important et est facilité par les échographies. L’échographie anamolique et les échographies de croissance en série sont également utiles pour diagnostiquer ces anomalies.

– Tout au long du processus, la femme et le psychiatre doivent être au courant, de même que la famille de la femme, en particulier son mari, car la plupart du temps, ces patientes ne se rendent pas compte que quelque chose ne va pas chez elles, qu’elles deviennent dépressives ou plus agitées. L’entourage de la femme sera le premier à s’en rendre compte. Un diagnostic précoce et un traitement rapide sont la clé d’un traitement efficace des troubles de la santé mentale.

– Si une personne souffre d’anxiété, elle doit prendre des médicaments car l’hormone de grossesse peut augmenter l’anxiété. La femme doit subir de nombreux changements, des changements d’image corporelle et des changements physiques qu’elle peut percevoir comme un problème.

Effets de l’après-accouchement sur la mère

Après l’accouchement, une mère dépressive souffre et ne parvient pas à s’alimenter, à se laver ou à prendre soin d’elle de manière adéquate. Cela donne lieu à une mauvaise santé. Le risque de suicide est également considérable, et s’il conduit à une maladie psychotique, le risque d’infanticide, bien que rare, doit être pris en considération.

Les nourrissons en très bas âge sont très sensibles et sont affectés par l’environnement qui les entoure et le type de soins qui leur sont apportés. Ils peuvent être facilement affectés par des mères qui présentent une forme quelconque de troubles mentaux lorsqu’elles sont les principales responsables des soins. Le lien mère-enfant, l’allaitement et les soins peuvent être entravés pour cette raison.

Il est essentiel de suivre régulièrement votre médecin afin de développer une relation et de détecter les premiers signes de détérioration de l’état de santé mentale ou de tout autre problème. Plus tôt ces problèmes sont abordés, plus ils peuvent être contrôlés et traités. Le docteur Joshi note : « Malheureusement, les problèmes de santé mentale ne sont pas ouvertement discutés et sont considérés comme une stigmatisation. Ils doivent être abordés sur une plus grande plateforme, car ils sont devenus l’une des principales causes indirectes de décès maternels chez les femmes enceintes au cours de cette décennie. Cette stigmatisation doit disparaître, et il faut l’accepter comme n’importe quelle autre maladie du corps et la traiter de manière adéquate. »