Il existe mille manières de revendiquer, le Sud-coréen Kim Yong-hee a quant à lui, décidé de mettre sa vie en jeu. Pour protester contre son licenciement, cet ancien employé de Samsung a passé plus d’un an au sommet étroit d’une tour à Séoul. Il a mis fin à son action ce vendredi 29 mai après avoir obtenu gain de cause.

Âgé de 60 ans, Kim Yong-hee est descendu de sa tour après être parvenu à une entente avec la grande firme sud-coréenne de l’électronique. Cet ex-employé affirme qu’il a été licencié en 1995 pour avoir tenté de former un syndicat. En s’exilant sur la tour, il reprochait ainsi à Samsung sa politique d’interdiction des syndicats.

En effet, le Sud-Coréen est monté en 2019 au sommet d’une vertigineuse tour de surveillance de la circulation après avoir passé plus de vingt ans à s’excuser auprès de Samsung pour être réintégré. Cette tour est située dans le quartier commercial de Gangnam, près des bureaux de Samsung Electronics. Il y est resté 354 jours et survivait grâce aux soutiens des proches qui lui apportaient de la nourriture, des vêtements et des batteries pour téléphone portable. Il recevait tout cela à l’aide d’une corde.

Kim est finalement descendu ce vendredi après être parvenu à un accord avec Samsung jeudi 28 mai. Le contenu de cet accord n’a toutefois pas été dévoilé mais Kim a été accueilli au sol avec un bouquet de fleurs. A en croire sa confidence faite à l’AFP, l’espace dont il disposait était « si petit » qu’il ne pouvait même pas allonger ses jambes. « J’ai souffert de crises de panique et j’ai dû constamment lutter contre la tentation de sauter … J’espère que Samsung va à présent réellement garantir (le droit) aux activités syndicales à tous les employés », a-t-il ajouté au média français.

Dans un communiqué, le groupe Samsung a présenté ses excuses à Kim pour « n’avoir pas réussi à régler rapidement le problème ». Vladimir Tikhonov, professeur aux Études coréennes à l’Université d’Oslo a qualifié cette action de protestion d’« un effort surhumain ». « Samsung l’a maintenu en haut pendant un an, cela montre à tous les autres candidats syndicalistes de ses entreprises que s’ils veulent le combat, le combat sera cruel », a-t-il déclaré à l’AFP.