Des images horribles de détenus torturés et violés dans des prisons russes ont été diffusées dans ce qui a été qualifié de « méga-fuite ».

Le site Web anti-torture Gulagu.Net, qui a été interdit en Russie, a publié 40 Go de matériel vidéo impliquant le service de sécurité du FSB – autrefois dirigé par Vladimir Poutine – et les autorités pénitentiaires du FSIN du pays.  Les images sont décrites comme un « tapis roulant de torture » où il est allégué que des v*oleurs sont utilisés afin d’aider à « briser » les détenus de sexe masculin.

Dans une vidéo, un homme hurle de douleur alors qu’il est attaché à un lit et s*domisé avec un manche de vadrouille dans un hôpital de la tuberculose dans une prison de Saratov en février 2020, est-il allégué.

Les gardiens ont torturé des prisonniers qui ont ensuite été forcés de torturer d’autres détenus, par exemple en les urinant dessus, selon le site.

Le matériel vidéo horrible proviendrait des prisons de six régions russes et sera désormais transmis aux Nations Unies et au Conseil de l’Europe pour enquête.

Le matériel a été divulgué par un programmeur biélorusse emprisonné à Saratov qui a été utilisé par les autorités pour rassembler leur collection écoeurante de vidéos de tortures filmées sur des caméscopes pénitentiaires, dit Gulagu.Net.

Le programmeur – maintenant libéré et demandant l’asile politique en Occident – a copié le matériel et l’a transporté hors de Russie, affirme-t-on.

Vladimir Osechkin, qui dirige Gulagu.Net, a déclaré que c’était « la première fois que les défenseurs des droits humains obtenaient une quantité aussi colossale d’informations prouvant la nature systémique de la torture en Russie ». 

Osechkin allègue qu’ils ont des preuves que 200 détenus ont été torturés et violés par des agents du FSB et du FSIN dans les pénitenciers russes, 40 étant représentés sur des vidéos.

La direction des services pénitentiaires avait lancé une enquête sur les vidéos.

Le porte-parole de Poutine, Dmitri Peskov, a déclaré : « Si l’authenticité de ces documents est confirmée, alors, bien sûr, c’est une raison pour une enquête sérieuse. Mais d’abord, il est nécessaire de régler cela rapidement mais calmement et d’établir (leur) authenticité.«

Le colonel Alexei Fedotov, 55 ans, chef du service Saratov de la FSIN, a démissionné mardi au milieu du scandale.

Le bureau du procureur général de Russie a lancé une enquête.

Mais Osechkin, basé en France, a déclaré: « Les autorités russes sont hypocrites et font tout leur possible pour se distancier de ce tapis roulant de torture (qui) a été créé par les généraux du FSIN et du FSB – et a été utilisé pour réprimer la volonté des condamnés  . »

Les vidéos « prouvent » que les agents du FSB et du FSIN utilisent le v*ol et d’autres tortures pour obtenir des aveux et l’obéissance des détenus, a-t-il déclaré.

Ils « font eux-mêmes partie de la machine à torture » en se moquant d’autres détenus ou en signant de faux témoignages préparés par les enquêteurs, a déclaré le service russe de RFE/RL.

« Il s’agit d’une fuite sans précédent qui enverra des ondes de choc à travers le pays. Au total, nous avons plus de 40 gigaoctets de fichiers montrant une torture généralisée », a déclaré Osechkin au Moscow Times.

« Nous prévoyons de publier des lots de vidéos étape par étape dans les semaines à venir, maintenant que la source est hors de portée des autorités russes. »

Le programmeur informatique qui a divulgué le matériel a été  » lui-même battu et torturé «  avant d’être déployé en tant que  » professionnel  » pour déposer la collection de vidéos abusives de plusieurs régions, a-t-on affirmé.

Il s’est vengé en copiant la collection et en la sortant de Russie.