Plus de 100 diplomates d’une quarantaine de pays ont été aux abonnés absents lors du discours du ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov aux Nations Unies à Genève pour protester contre l’invasion russe de l’Ukraine.
Parmi les absents, des émissaires de l’Union Européenne, des États-Unis, du Royaume-Uni, du Japon. En revanche, à la réunion du Conseil des droits de l’homme figuraient l’ambassadeur de Russie auprès de l’ONU à Genève, Gennady Gatilov, sans oublier les représentants des pays alliés tels que la Syrie, la Chine et du Venezuela.
L’ambassadrice ukrainienne Yevhenia Filipenko, a remercié ceux qui ont participé au boycott. « Merci beaucoup pour cette merveilleuse démonstration de soutien aux Ukrainiens qui se battent pour leur indépendance », a-t-elle déclaré à la foule rassemblée autour d’un grand drapeau ukrainien à l’extérieur de l’hémicycle.
Lavrov s’adressait par visio-conférence au Conseil des droits de l’homme, après avoir annulé sa visite en raison de la fermeture de l’espace aérien européen aux avions russes.
Les diplomates qui ont boudé le discours de Lavrov ont indiqué que le Conseil des droits de l’homme ne doit pas être utilisé à mauvais escient comme une plate-forme de désinformation.
« Les affirmations grotesques du ministre des Affaires étrangères Lavrov doivent être exposées pour ce qu’elles sont une déformation cynique des faits », a déclaré l’ambassadrice allemande Katharina Stasch.
Quant à l’ambassadeur français, Jérôme Bonnafont, a mentionné que toute invasion constitue une violation des droits de l’homme et qu’il est important que le Conseil des droits de l’homme montre par ce débrayage qu’il est uni à l’Ukraine et au peuple ukrainien.
Pour rappel, le débrayage est survenu moins d’une heure après que les diplomates aient pratiquement vidé une pièce voisine du siège européen de l’ONU à Genève lorsque le discours vidéo de Lavrov a été diffusé à la Conférence sur le désarmement, un organe créé en 1979 pour tenter d’endiguer la course aux armements de la guerre froide.