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RDC : dix choses à savoir sur Ne Muanda Nsemi, le chef de la secte Bundu dia Kongo



L’ancien député congolais, chef du mouvement politico-mystique des Bundu dia Kongo (BDK), a été arrêté le 24 avril après plusieurs jours de négociations. Retour sur son parcours tumultueux et ses positions controversées.

  • « Esprit créateur »

Ne Muanda Nsemi, «l’esprit créateur» en kikongo ou Zacharie Badiengila de son vrai nom, est né en 1946 dans le territoire de Luozi, dans l’actuelle province du Kongo Central (ex-Bas-Congo). Personnage énigmatique, ce chimiste de formation a fondé le Bundu Dia Kongo en 1969. À l’origine simple organisation culturelle, le mouvement gagne en visibilité et devient officiel en 1986.

  • Héritier spirituel et politique

L’origine de l’engagement de Ne Muanda Nsemi reste floue. L’homme, qui dit avoir eu des visions, se voit au départ comme l’héritier spirituel de Simon Kimbangu, prédicateur à l’origine du mouvement religieux kimbanguiste, et l’héritier politique de Joseph Kasa-Vubu, premier président du pays (de 1960 à 1965) – deux personnalités issues comme lui de l’ex-Bas-Congo. Il prône notamment l’autonomie de sa province et promet la résurrection du royaume Kongo tel qu’il s’étendait au XVe siècle, de la RDC au Gabon en passant par l’Angola et le Congo-Brazzaville.

  • Un mouvement banni

Lors des législatives de 2006, il est élu dans son fief de Luozi. Très vite, les revendications autonomistes et frondeuses de cet opposant inquiètent Joseph Kabila. Les tensions avec Kinshasa culminent un an plus tard lorsque Ne Muanda échoue à remporter un siège de vice-gouverneur en 2007. Entre le 31 janvier et le 3 février 2007, de violents affrontements éclatent entre ses partisans et les forces de l’ordre venues perquisitionner un bâtiment des BDK. Le mouvement est finalement interdit en 2008.

  • Tentative de dialogue

En 2011, il brigue et remporte un siège de député à Funa, dans la partie méridionale de Kinshasa. À cette époque, Ne Muanda Nsemi semble s’être assagi. Il finit même par soutenir en 2016 le dialogue politique prôné par Kabila. Peut-être espérait-il alors une place au gouvernement. C’est finalement son bras droit, Papy Mantezolo, qui obtient un poste. Furieux, Ne Muanda Nsemi rouvre les hostilités avec le pouvoir central et finit par être arrêté le 3 mars 2017, après plus de deux semaines de siège devant son domicile.

  • La grande évasion

Deux mois plus tard, dans la nuit du 16 au 17 mai 2017, un commando de plusieurs makesa, les adeptes du mouvement BDK, coiffés de leurs traditionnels foulards rouges sur la tête, prennent d’assaut la prison de Makala. Armés pour certains de kalachnikov, les fidèles de Ne Muanda Nsemi parviennent à faire libérer plusieurs centaines de détenus, dont leur chef.

  • Deux ans de cavale

Pendant près de deux ans, Ne Muanda Nsemi est parvenu à rester en dehors des radars. Il n’apparaît à l’époque que ponctuellement dans des vidéos pour appeler ses fidèles à la « désobéissance civile » face à Joseph Kabila. Selon certaines sources dans les renseignements, il aurait passé une partie de sa cavale dans une zone proche de la frontière entre la RDC et l’Angola et aurait également séjourné au Congo.

  • Rhétorique anti-rwandaise

Ne Muanda Nsemi s’est souvent distingué par une rhétorique anti-rwandaise. Lors d’une vidéo en juin 2017, le député avait notamment contesté la nationalité congolaise de Joseph Kabila et lancé un « ultimatum » aux « 3 000 Rwandais » qui, selon ses propos, « travaillent pour la colonisation du Congo ». Plus récemment, il avait reproché à Félix Tshisekedi d’avoir « épousé une femme rwandaise ». La première dame, Denise Nyakeru, est en réalité originaire de Bukavu, dans la province du Sud-Kivu.

  • Réapparition

Donné plusieurs fois pour mort, Ne Muanda Nsemi réapparaît le 6 mai 2019 au siège du Conseil national de suivi de l’accord du 31 décembre 2016 (CNSA), aux côtés du président de l’institution, Joseph Olenghankoy. Brièvement arrêté, il sera incarcéré quelques heures à Makala avant de bénéficier d’une mise en liberté provisoire dans un contexte de décrispation politique. Fin 2018, pendant sa cavale, le chef des BDK avait fait parvenir des lettres aux autorités de l’époque en espérant obtenir une amnistie.

  • « Coup d’État divin »

Le 4 janvier 2020, Ne Muanda Nsemi s’autoproclame président de la République depuis sa résidence dans ce qu’il estime être un « coup d’État divin » venu mettre fin à une « présidence de mascarade ». Depuis sa réapparition, l’ancien élu réclamait notamment le paiement des émoluments qu’il n’a pas pu recevoir pendant sa cavale et la réhabilitation de ses biens détruits.

  • Hôpital psychiatrique

Après de nouveaux heurts sur fond d’épidémie de coronavirus, la police a finalement procédé à son arrestation à l’issue de plusieurs jours de négociations, le 24 avril. Il est poursuivi pour « rébellion », « atteinte à la sûreté de l’État » et « incitation à la haine tribale ». Le gourou a été transféré dans un centre psychiatrique afin de déterminer s’il est en possession de toutes ses capacités mentales avant de poursuivre la procédure.

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