La Côte d’Ivoire a connu au total cinq présidents.
Henri Konan Bédié était le deuxième président. Avec son parti politique, PDCI (Parti Démocratique de Côte d’Ivoire), il a été à la tête au pouvoir du 7 décembre 1993 au 24 décembre 1999.
Après avoir été ambassadeur aux États-Unis de 1961 à 1966, Henri Konan Bédié est délégué aux Affaires économiques et financières (1966-1968), ministre de l’Économie et des Finances (1968-1977) puis président de l’Assemblée nationale (1980-1993) sous le régime de Félix Houphouët-Boigny.Il a terminé le mandat de son prédécesseur, Félix Houphouët-Boigny, en tant que président de l’Assemblée nationale. Il contribue à la mise en place du concept d’ivoirité, qui écarte ses principaux rivaux (Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara) et lui permet d’être élu président en 1995 contre Francis Wodié. Il est élu avec 96,44 % des suffrages, tous les autres candidats, à l’exception de Francis Wodié (Parti ivoirien des travailleurs), ayant boycotté l’élection à cause de la réforme controversée du code électoral autour de la notion d’ivoirité.
Son mandat est marqué par une crise sociale majeure consécutive aux problèmes économiques que connaît le pays depuis le début des années 1980. Ceci malgré des plans d’ajustement structurel et des réformes libérales effectuées de 1990 à 1993. Cette crise est amplifiée par les problèmes croissants de mauvaise gestion et de corruption. Afin de relancer la croissance économique du pays, Henri Konan Bédié a souhaité mettre en œuvre de vastes chantiers d’infrastructures, dont le projet de pont Riviera-Marcory.
Henri Konan Bédié a été enversé le 24 décembre 1999 par Robert Guéï à la faveur d’un coup d’État militaire, il rentre en Côte d’Ivoire en 2001, après deux ans d’exil. Ensuite, il déposé sa candidature à l’élection présidentielle ivoirienne de 2010 où il termine en troisième position du premier tour.
Il a soutenu Alassane Ouattara, dont il est depuis un fidèle allié. En septembre 2014, il prononce un discours affirmant sa volonté de ne pas présenter de candidat à l’élection présidentielle de 2015 et de soutenir Alassane Ouattara dès le premier tour, un engagement rentré dans l’histoire sous le nom d’« appel de Daoukro ».
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Mais, il rompt avec Ouattara en 2018 à la suite de plusieurs divergences, dont la principale est le refus de ce dernier de céder à la revendication de Bédié de soutenir à son tour un candidat commun qui serait cette fois issu du PDCI, autrement dit, Bédié lui-même.
Il est souvent considéré comme « impénétrable », ce qui lui a valu son surnom, le « sphinx de Daoukro » (du nom de la ville du centre du pays, Daoukro, dont il est originaire). Ainsi, il est encore dans le train politique cette année pour tenter sa chance à la prochaine présidentielle