Sur Instagram, Lil Miquela est une jolie jeune femme à la plastique parfaite (bouche pulpeuse, teint zéro défaut) portant des tenues griffée. Mais Lil Miquela n’existe pas, elle n’est pas réelle : ce n’est pas un être humain.

Lil Miquela est un personnage virtuel créé en 2016 sur un logiciel d’imagerie 3D par deux Américains, Trevor McFedries et Sara Decou. Sa chevelure brune généralement coiffée en deux macarons sur les tempes et ses taches de rousseur contribuent à entretenir une ambiguïté sur son origine ethnique et à lui donner une image de beauté moderne, métissée.

« Lil Miquela a le visage des nouvelles beautés d’aujourd’hui, celles qu’on voit sur les podiums ou sur le papier glacé des magazines. Une beauté atypique, métisse et foncièrement différente », résume Grégory Casper, expert en marketing digital.

Elle  est un avatar ou plus exactement un CGI (computer generated image). C’est une influenceuse, mannequin et chanteuse d’origine espagnole, brésilienne et américaine. Il s’agit d’une influenceuse d’un genre un peu particulier. C’est un personnage fictif, virtuel et très populaire. Sur Instagram, elle compte plus de  1,9 million d’abonnés.

Lil Miquela est apparue le 22 avril 2016. Trevor McFedries et Sara Decou, artistes californiens, l’ont conçue comme un projet d’art numérique. Elle possède un compte Facebook, Instagram et Twitter. Elle publie des photos, publie des billets, tweete, re-tweete, publie des posts, répond à sa communauté de fans… en donnant des conseils, des idées de sorties ou des objets tendances à acheter. Lil Miquela n’est pas qu’un simple mannequin, c’est aussi un personnage virtuel engagé.

Conçue à l’origine pour « parodier les normes sociales en vigueur sur les réseaux », elle facture début 2020, 300 000 euros pour ses prestations de support publicitaire. Elle s’engage contre le racisme, le sexisme et les violences policières.

Miquela pose aux côtés des célébrités  réelles. En 2018, elle apparaît dans la liste de 25 personnalités les plus influentes d’Internet publiée par Time. Brud Inc., la société qui l’exploite, est valorisée en 2019 à 125 millions de dollars.