Jes mon vieil ami,
En même temps qu’à toi, je redis à mes lecteurs, qui ont souffert les perturbations sur cette page, que nos rendez-vous nouveaux sont désormais les mardis et jeudis de chaque semaine. À ces deux jours francs, nous ajouterons les appels de l’actualité telle qu’elle sera extraordinaire. Cela dit, Coronavirus oblige, Continuons ici la réflexion entamée par téléphone.
Entre passion et raison, sachants et ignorants, doctes et doctiors, entre gouvernants et gouvernés, l’Est et l’Ouest, le Nord et le Sud, entre libéraux et socialistes, entre capitalistes et communistes… le Civid-19 brouille toutes les certitudes, en même temps qu’il accroît les crispations et fait grandir les soupçons. Il ne s’agit pas uniquement de distanciation sociale. Le fait est que certains propos sont habillés d’un “cynisme” qui me conduit à explorer l’idée selon laquelle, le Covid-19 risque de devenir, si ce n’est déjà fait, le moyen de régler au moins deux inquiétudes européennes.
1- La question démographique.
Tiens, j’ai revu l’auteur du discours de Dakar, l’ami de Khadafi, revenir sur la scène et craindre pour le “choc démographique” que la terre n’aurait jamais vécu. C’était à l’université d’été du Medef de 2019. “Dans 30 ans, selon le Sarkho, nous serons 9 milliards. A la fin du siècle, nous serons 11 milliards. Et c’est fait.”
Le souci avec ce genre d’anticipation, c’est qu’elle oppose deux mondes : d’un côté ceux qui se soucient de l’avenir de la planète surpeuplée, et de l’autre, ceux qui sont le problème de la planète surpeuplée. Empêcher la population de croître davantage parce qu’elle est “LE” problème ? Je ne vois que deux moyens de le faire : empêcher d’autres naissances et/ou réduire la population actuelle. Le Covid-19 a surgi dans ce contexte en générant un discours sur certains vaccins remèdes ?
2- La question des retraites.
Qui paiera des personnes qui ne travaillent pas ? Comment le faire ? Et pourquoi me faire d’ailleurs ? Dans un monde (l’Occident) où on vit vieux, gérer des retraites peut devenir un vrai fardeau. Figure-toi qu’un jeune retraité de 60 ans, peut vivre encore 40 ans. Chez nous, le retraité tombe, net, devant la première facture post-retraite. Chez eux, il n’en a cure. Le leader de la Republique en marche n’a pas pu dorer la pillule face à des gilets jaunes vigilants. C’est dans ce contexte que les vieux tombent comme des mangues mûres en Europe et aux États-Unis.
La question est posée aux Africains à qui L’OMS leur prédit le pire. Les médias s’en font l’écho quand les bailleurs préparent un autre plan Marshall pour le berceau problématique de notre humanité. Les Africains, difficiles à confiner parce qu’ils vivent avec le prix du travail précaire, informel quoditien, se demandent les raisons d’un tel acharnement. Serait-ce les morts ? Serait-ce le tissu économique qui se fragilisera encore plus ? Seraient-ce les emplois qui vont pâtir d’une vague annoncée de chômages techniques ?
Tout compte fait, un nouveau monde se dessine sous nos yeux. Et plusieurs profiteront de ce chaos, pour régler leurs problèmes.
Pour vous, quels problèmes seront réglés par le Covid-19 en Afrique
C’est une question africaine ouverte. Vos avis nous intéressent.
À jeudi.