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Présidentielle en Côte d’Ivoire : l’opposition ne veut pas négocier avec le pouvoir mais appelle à « une médiation internationale »



Voiture incendiée lors de manifestations contre un troisième mandat du président ivoirien Alassane Ouattara, dans le quartier de Cocody à Abidjan, la capitale économique de Côte d’Ivoire, le 19 octobre 2020. (SIA KAMBOU / AFP)

L’opposition a rejeté jeudi 22 octobre 2020 les concessions proposées par le pouvoir sur une réforme de la Commission électorale indépendante (CEI) pour mettre fin à son boycott de l’élection présidentielle du 31 octobre en Côte d’Ivoire. Elle considère que les propositions du pouvoir ne correspondent pas à ses demandes, a déclaré Maurice Kakou Guikahué, numéro deux du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI, principal mouvement d’opposition), lors d’une conférence de presse. Il s’exprimait au nom de Henri Konan Bédié, ancien président et chef du PDCI, et de Pascal Affi N’Guessan, qui dirige une partie du Front Populaire Ivoirien (FPI).

La veille, le gouvernement avait ouvert la porte à une réforme de la CEI, que l’opposition juge « inféodée » au régime du président Alassane Ouattara. Le pouvoir a proposé d' »examiner favorablement » l’octroi d’un poste supplémentaire à l’opposition dans la CEI centrale et la recomposition des CEI locales.

La Cédéao invitée à « continuer » sa médiation

«  »Les candidats de l’opposition maintiennent leur mot d’ordre de désobéissance civile » et « réitèrent leur demande de médiation internationale dans le conflit ivoirien », a indiqué Maurice Kakou Guikahué. Le numéro deux du PDCI a de nouveau rappelé les principales revendications de l’opposition, à savoir notamment « le retrait de la candidature anticonstitutionnelle et illégale d’Alassane Ouattara » ».  Le président Ouattara, au pouvoir depuis 2010, se présente à un troisième mandat controversé, tandis que les candidatures de plusieurs figures de l’opposition ont été invalidées.

Les opposants exigent également « la réforme de la CEI et du Conseil constitutionnel, l’audit international de la liste électorale, le retour des exilés et la libération des prisonniers politiques ».

Le PDCI et le FPI souhaitent par ailleurs voir la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cédéao) « continuer à jouer son rôle de facilitation et de médiation » tout en soulignant que l’organisation ouest-africaine « se trompe une nouvelle fois dans son analyse de la situation en Côte d’Ivoire, en feignant d’ignorer les problèmes réels relatifs à l’élection présidentielle du 31 octobre 2020 qui ne peut se tenir à date échue, sous la forme actuelle » ».

« Poursuivre le dialogue »

Face à l’impasse politique dans laquelle se trouve la Côte d’Ivoire, la société civile est montée au créneau. Le Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) a ainsi invité le 22 octobre le gouvernement ivoirien à « poursuivre le dialogue » et l’opposition à « reconsidérer son mot d’ordre de désobéissance civile lancé le 20 septembre 2020 (et à) rejoindre la table des discussions » ».

Dans son communiqué, la CNDH constate, « suite au mot d’ordre de désobéissance civile lancé par les plateformes et groupements politiques de l’opposition (…), une résurgence d’actes de violence, d’attaques graves contre des personnes physiques, des symboles et l’autorité de l’Etat, de destructions de biens publics et privés, d’obstruction de voies publiques de circulation urbaines et interurbaines, d’empêchement de distribution des cartes d’électeurs, de saccage de matériels des sièges des Commissions électorales locales, de pillages de commerces, de fermeture de services sociaux de base et d’écoles aussi bien à Abidjan (la capitale économique, NDLR) que dans les localités de l’intérieur du pays » .

L’ONU inquiète

A quelques jours de l’élection présidentielle, la Côte d’Ivoire est plongée dans une violente crise préélectorale, qui a fait une vingtaine de morts depuis le mois d’août. Au moins sept personnes ont été tuées et une quarantaine d’autres blessées dans des affrontements intercommunautaires entre le 19 et le 21 octobre à Dabou, à 50 km à l’ouest d’Abidjan.

Les craintes d’une escalade de violences meurtrières sont grandes, dix ans après la crise post-électorale de 2010-2011, née du refus du président Laurent Gbagbo de reconnaître sa défaite électorale face à Alassane Ouattara. Survenant après une décennie de tensions qui avaient coupé le pays en deux, cette crise avait fait 3 000 morts.

Le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, a affirmé le 22 octobre par la voix de son porte-parole s’inquiéter « de la situation tendue en Côte d’Ivoire avant l’élection présidentielle du 31 octobre », avant d’appeler les « leaders politiques et d’opinion » à rejeter « tous les discours haineux et incitations à la violence d’inspiration politico-ethniciste » ». Il a également encouragé « tous les acteurs politiques et leurs partisans à s’engager dans un dialogue constructif et à créer un environnement propice à la tenue d’élections inclusives et pacifiques ».

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