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Pierre Botton de retour en prison



L’ancien gendre de Michel Noir vient d’être condamné à cinq ans de prison ferme, pour abus de confiance et blanchiment notamment. Déjà condamné et détenu dans les années 1990, il a été incarcéré à la Santé.

Pierre Botton est un paradoxe vivant, même aux yeux de ses juges. Dans les années 1990, alors gendre du député et maire (RPR) de Lyon et ancien ministre Michel Noir, cet homme d’affaires un brin mégalomane tombe pour une série d’importantes malversations financières, entraînant son beau-père, qui avait bénéficié de ses largesses, dans sa chute. La société d’agencement de pharmacies de Pierre Botton était saignée sans vergogne, pour lui assurer un train de vie délirant. L’homme d’affaires est finalement condamné en 1996 à cinq ans de prison dont 18 mois avec sursis et deux millions de francs d’amende par la cour d’appel de Lyon (pour banqueroute, abus de biens sociaux, abus de confiance, faux en écritures, usage et recel). Au total, il effectue une détention de 602 jours.

Vient l’heure de la rédemption et du retour en grâce. Pierre Botton publie des livres, donne des interviews et s’érige en symbole de la réinsertion. En 2010, la ministre de la justice Michèle Alliot-Marie lui confie une mission sur la prison. Très ému, Botton n’a que des compliments à la bouche pour son juge d’instruction (un certain Philippe Courroye) et pour le personnel pénitentiaire. « La prison m’a sauvé », clame-t-il alors dans Le Figaro« C’est grâce à la prison et à l’ensemble du système judiciaire que j’ai changé et qu’aujourd’hui j’ai des rapports avec mes enfants complètement différents. »

Pierre Botton lance alors en fanfare une association vouée à favoriser la réinsertion des détenus, avec l’aide financière de grandes entreprises et de personnalités. Mais voilà, malgré ses proclamations émouvantes, à 65 ans, l’homme ne semble pas avoir changé. Dans un jugement rendu le 2 juin, dont Mediapart a pris connaissance, la XIe chambre correctionnelle de Paris, présidée par Benjamin Blanchet, vient de le condamner à cinq ans de prison, 150 000 euros d’amende et 2 millions d’euros de dommages et intérêts, pour abus de confiance, abus de biens sociaux, faux en écritures, usage, et blanchiment de fraude fiscale. Pierre Botton est incarcéré à la Santé. Son ancienne épouse, Anne-Valérie Noir, écope pour sa part de quinze mois de prison avec sursis.

Pierre Botton Pose En 2013 Devant Le Ministère De La Justice, Place Vendôme. © AfpPierre Botton pose en 2013 devant le ministère de la justice, place Vendôme. © AFP

L’association « Les prisons du cœur » est créée par Pierre Botton en 2010. Devenue « Ensemble contre la récidive » en 2013, toujours présidée par Botton, et financée par de généreux donateurs, elle servait en fait, pour une bonne part, à financer son train de vie très élevé, et accessoirement ses filles, son ancienne épouse et sa compagne. Une SARL « Au centre des projets » (ACDP), dont Botton était l’unique gérant et bénéficiaire économique, facturait des prestations plus ou moins fictives à l’association, ponctionnant environ 60 % des fonds destinés aux détenus. Double facturation, retraits d’espèces, virements, notes de frais somptuaires, l’association et la SARL ont permis à Pierre Botton d’acquérir et d’entretenir une villa à Cannes, de vivre dans les beaux quartiers à Paris, de voyager dans le monde entier, et de dépenser sans compter.

 

Entre 2013 et 2016, la société ACDP a, par exemple, remboursé quelque 96 794,87 euros d’indemnités kilométriques à Pierre Botton. Elle lui a aussi réglé des séjours en couple à Dubaï, aux Seychelles, en Thaïlande, à Montréal, à Amsterdam, à Londres, à Vienne et à Cannes. Des notes de restaurant, des notes de taxi, des factures de supermarchés, des locations de voitures, des séances de cryothérapie et l’achat d’articles érotiques sont également mentionnés dans le jugement. En trois ans, les dépenses personnelles de Pierre Botton prises en charge par sa société sont chiffrées par le tribunal à 1,5 million d’euros. Sur ces sommes, il aurait omis de déclarer 1,26 million, alors qu’il traînait déjà une dette fiscale coquette de 3,6 millions.

« De tels faits d’enrichissement personnel […] sont d’autant plus intolérables au corps social qu’ils ont été commis par une personne fortement médiatisée et ayant usé d’un réseau d’influences particulièrement étendu pour incarner, à tort ou à raison, le légitime combat contre la surpopulation carcérale, le respect des droits des personnes privées de liberté, et la prévention de la récidive. Ce significatif dommage occasionné à la confiance publique par un individu déjà condamné par le juge répressif et ayant lui-même connu l’incarcération durant 602 jours, en raison de la commission de faits similaires, doit recevoir une réponse pénale particulièrement ferme et dissuasive », écrit le tribunal dans son jugement.

Pointant « des détournements de fonds massifs » commis dans « l’unique dessein de la satisfaction personnelle » de Botton, le tribunal justifie ainsi la peine de cinq ans de prison ferme : « La gravité des infractions commises et la personnalité de leur auteur, lequel n’a, de manière assez déconcertante, tiré aucune des conséquences qui s’imposaient – avec la force de l’évidence – à un individu déjà lourdement sanctionné pour le même type de faits rendent cette peine nécessaire et toute autre sanction pénale manifestement inadéquate. »

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