Le président Paul Biya du Cameroun, le plus ancien dirigeant d’Afrique, va à nouveau se présenter à l’élection présidentielle de 2026, à l’âge de 93 ans. Cette décision a suscité un débat et des inquiétudes importants au Cameroun et sur la scène internationale.
À l’heure actuelle, Biya a 91 ans et dirige le Cameroun depuis 42 ans, ce qui fait de lui l’un des dirigeants les plus anciens au monde. Son intention de briguer un huitième mandat soulève des questions sur l’avenir du leadership au Cameroun et les implications plus larges pour la gouvernance démocratique du pays.
La longévité de Paul Biya
La carrière politique de Biya a commencé bien avant sa présidence. Il a été Premier ministre du Cameroun de 1975 à 1982 avant de succéder au président Ahmadou Ahidjo. Depuis lors, Biya a maintenu une emprise ferme sur le pouvoir, surmontant de nombreux défis, notamment des tentatives de coup d’État, des troubles civils et des appels à des réformes démocratiques. Au fil des décennies, son style de leadership a été caractérisé par un mélange d’autoritarisme et de manœuvres politiques stratégiques, lui permettant de garder le contrôle du paysage politique du Cameroun.
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Le long mandat de Biya a conduit à des développements importants au Cameroun, mais il a également suscité des critiques, notamment en ce qui concerne les droits de l’homme, les libertés politiques et la gestion économique. Les critiques affirment que son règne prolongé a étouffé le pluralisme politique, affaibli les institutions et conduit à une corruption généralisée. Malgré ces critiques, Biya a réussi à conserver le pouvoir, souvent grâce à des processus électoraux controversés et à des amendements constitutionnels qui ont supprimé les limites de mandat.
Les élections de 2026 et les inquiétudes de l’opposition
La décision de Biya de se présenter à nouveau en 2026, alors qu’il aura 93 ans, n’est pas venue sans controverse. L’élection présidentielle, initialement prévue pour 2025, a été reportée à 2026. Ce report, combiné au report des élections législatives et municipales, a suscité la colère des dirigeants de l’opposition et suscité des inquiétudes quant à l’état de la démocratie au Cameroun. Le report a été justifié par le gouvernement comme étant nécessaire en raison d’un « calendrier politique surchargé », mais les figures de l’opposition y voient une mesure stratégique pour donner à Biya plus de temps pour consolider son pouvoir et réprimer d’éventuels adversaires.
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Les dirigeants de l’opposition craignent que l’élection de 2026 ne soit fortement biaisée en faveur de Biya, en particulier si les rivaux politiques ne sont pas autorisés à se présenter ou si le processus électoral manque de transparence. Ils soutiennent que les reports font partie d’une stratégie plus large visant à assurer la domination continue de Biya sur la sphère politique camerounaise. On s’inquiète également des conséquences potentielles d’avoir un président de 93 ans dans un pays confronté à de nombreux défis, notamment l’instabilité économique, les problèmes de sécurité et les troubles sociaux.
Ce que l’avenir nous réserve
Si Paul Biya remporte les élections de 2026 et exerce son mandat de sept ans, il aura 100 ans à la fin de son mandat en 2032. Cette perspective est sans précédent dans l’histoire politique moderne et soulève d’importantes questions sur le futur leadership du Cameroun.
La décision de Paul Biya de se présenter à nouveau met en évidence les défis de la succession au pouvoir dans de nombreux pays africains, où les dirigeants de longue date ont souvent du mal à trouver ou à approuver un successeur capable de maintenir la stabilité tout en adoptant les réformes nécessaires.