Patrice Talon, né le 1er mai 1958 à Ouidah, est un homme d’affaires et homme d’État béninois, président de la République depuis le 6 avril 2016.
Être pilote, c’était le rêve du jeune Patrice. Avec un Bac + 2 en maths-physique obtenu à Dakar, il réussit le concours d’Air Afrique, mais lors de la formation en France, il est recalé pour problème de vue.

C’est là que l’histoire commence, dans la mythologie familiale et pour sa communication. S’il perd le goût des études, il renoue avec le sens des affaires qu’il avait déjà tout gamin. Le président Talon est le plus riche des chefs d’Etat béninois de tous les temps ; de l’indépendance au renouveau démocratique en passant par la période révolutionnaire.

Selon le classement du magazine Forbes en 2015, la fortune de l’homme d’affaires devenu chef d’Etat est estimée à 400 millions de dollars. A l’époque, il était classé première fortune du Bénin et 15ème fortune d’Afrique subsaharienne francophone. Avant de devenir président de la République fin mars 2016, Patrice Talon était déjà un richissime, mais très discret homme d’affaires. À ce jour, il demeure toujours l’homme le plus riche du Bénin.

Comment a-t-il amassé sa fortune ?

En 1984, à 26 ans, il rentre au Bénin et crée la première société de distribution d’intrants. Ensuite, profitant de la libéralisation au début des années 90 sous la présidence de Nicéphore Soglo, il construit trois usines. Premières pierres d’un futur empire cotonnier : il finira par maîtriser la filière de bout en bout « représentant 90 % des capacités de production », selon un spécialiste.

En homme d’affaires redoutable. « C’est un compétiteur, il faut qu’il élimine ses concurrents et tous les moyens sont bons : les ruses, les intimidations», témoigne un acteur du secteur qui l’a côtoyé de très près. Après le coton, ce sera le port de Cotonou et le Programme de vérification des importations dont il remporte l’appel d’offres en 2010. Il amasse une véritable fortune qui reste sans nom.

Homme de réseau et d’influence, alliant ingéniosité et ardeur au travail, celui qu’on appelle au Bénin « le roi du coton » s’est bâti un empire financier dont l’influence va au-delà même des frontières béninoises.

Aurel HANSINON