L’ex-ministre gambien de l’Intérieur, Ousman Sonko, a été condamné à 20 ans de prison par le Tribunal pénal fédéral pour crimes qualifiés contre l’humanité. Cette décision intervient après que le Ministère public de la Confédération a requis la détention à vie.
La Cour des affaires pénales a jugé que les assassinats, séquestrations et tortures reprochés à l’ancien ministre étaient des actes faisant partie d’une série d’attaques systématiques contre la population civile gambienne, relevant ainsi de crimes contre l’humanité. Cependant, les accusations de viol n’ont pas été retenues faute de preuves suffisantes.
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Bien que les crimes reprochés ne soient pas considérés comme d’une gravité exceptionnelle, la cour a prononcé la peine maximale de 20 ans de prison, prenant en compte les sept années déjà passées derrière les barreaux par Sonko depuis son arrestation en janvier 2017. De plus, Sonko sera expulsé du territoire suisse pour une durée de 12 ans.
Cette décision n’est pas définitive et peut être contestée devant la Cour d’appel du Tribunal pénal fédéral. Néanmoins, elle marque un précédent en Europe, faisant d’Ousman Sonko le plus haut dignitaire condamné pour crimes contre l’humanité selon le principe de la juridiction universelle.
Les faits reprochés à Sonko se sont déroulés entre 2000 et 2016, durant lesquels il aurait agi en collaboration avec l’ancien président Yahya Jammeh et d’autres hauts responsables sécuritaires. La conviction du tribunal s’est appuyée sur les déclarations de l’accusé, les témoignages des victimes ainsi que sur le rapport final de la Commission vérité, réconciliation et réparation (TRRC) en Gambie.