Alassane Ouattara pourrait connaitre des moments sombres dans les prochains jours. À huit mois de la présidentielle ivoirienne, le chef de l’État a des difficultés avec l’opposition au sujet de la Commission électorale indépendante (CEI), la structure chargée d’organiser l’élection.
Les adversaires du champion du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP) estiment que l’institution présidée par Coulibaly Kuibiert est à la solde du parti au pouvoir. L’Union européenne vient elle aussi d’épingler l’ancien directeur général adjoint du Fonds monétaire international (FMI) au sujet de la CEI.
Bientôt le clash entre Alassane Ouattara et l’Union européenne ?
Mardi 18 février 2020, l’opposition ivoirienne a catégoriquement refusé la main tendue d’Amadou Gon Coulobaly, dans le cadre du dialogue politique portant sur la réforme du code électoral. Pour Maurice Kakou Guikahué, secrétaire exécutif en chef du Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI), “le gouvernement a échoué”, raison pour laquelle les opposants demandent “un dialogue direct avec le président Alassane Ouattara”.
Les adversaires d’ Alassane Ouattara estiment que “sur douze points fondamentaux qui touchent entre autres à la crédibilité de la CEI, du processus électoral, du financement et du cautionnement des candidatures, il n’y a qu’un seul point sur lequel” l’opposition et le gouvernement ont accordé leur point de vue, comme l’a souligné un opposant.
Nous apprenons auprès de La Lettre du Continent (LC) que l’Union européenne, qui veut dépêcher une mission d’observation en Côte d’Ivoire lors de la présidentielle d’octobre, se heurte à une opposition d’ Alassane Ouattara. Le bimensuel fait savoir que si Jobstvon Kirchman, ambassadeur de l’Union européenne en Côte d’Ivoire, est parvenu à adoucir les relations entre les autorités ivoiriennes et l’UE, le diplomate aura sans doute du mal à “empêcher les tensions qui s’annoncent autour de la composition de la Commission électorale CEI”.
Il faut noter que le PDCI, le FPI (Front populaire ivoirien), LIDER (Liberté et démocratie pour la République) ne font pas partie de la commission électorale. À en croire notre source, Alassane Ouattara pourrait être sommé de se rendre à Bruxelles afin de s’expliquer sur le partenariat entre son pays et l’UE, mais également sur la déforestation et le travail des enfants.
Notons que courant août 2018, dans un rapport qui avait fuité, l’Union européenne s’insurgeait contre la “dérive autoritaire du pouvoir, corruption, flagrantes inégalités sociales” en Côte d’Ivoire. Les relations entre le pays d’ Alassane Ouattara et l’institution internationale se sont brouillées avant de se normaliser.