La Guinée-Bissau, pays d’Afrique de l’Ouest habitué aux crises politiques, a été le théâtre d’un tournant majeur lors des récentes élections législatives. L’opposition a remporté une victoire éclatante en obtenant la majorité absolue, contraignant ainsi le président Umaro Sissoco Embalo à une cohabitation.
Cette défaite inattendue du parti au pouvoir a été reconnue par le président lui-même, ouvrant la voie à de nouvelles perspectives politiques dans le pays.
Lire aussi : Élections en Guinée-Bissau : Renouvellement de l’Assemblée nationale pour sortir de la paralysie politique
Une victoire éclatante pour l’opposition
La coalition Pai-Terra Ranka, formée par le Parti africain pour l’indépendance de la Guinée et du Cap-Vert (PAIGC), fondé par Amilcar Cabral et qui a longtemps dominé la scène politique nationale, a remporté la victoire avec 54 sièges. Le parti Madem G15, affilié au président Embalo, a obtenu 29 sièges, tandis que le Parti du renouveau social en a remporté 12, selon Mpabi Cabi, président par intérim de la commission électorale.
Face à l’annonce des résultats, le président Embalo a reconnu sa défaite politique et a adressé une déclaration à la nation. Il a félicité la coalition PAI-Terra Ranka pour sa victoire et a annoncé qu’il nommerait le chef du parti, Domingos Simões Pereira, Premier ministre conformément au résultat électoral.
Une défaite politique pour le président Embalo
Cette décision marque un revirement pour le président Embalo qui avait initialement déclaré qu’il ne nommerait jamais M. Pereira. Cependant, dans un geste politique habile, il a affirmé que malgré la cohabitation, ils marcheraient ensemble.
🚀Annonces pour Nos Partenaires !
Créez votre site web professionnel à un prix imbattable avec 3Vision-Group.
Découvrez l'OffreCommandez une application mobile sur mesure et transformez vos idées en réalité !
Commandez MaintenantCette victoire électorale constitue un désaveu pour le président Embalo, qui est au pouvoir depuis 2019. Sa décision de dissoudre l’Assemblée nationale en mai 2022 en raison de divergences persistantes avec le Parlement, déjà dominé par le PAIGC, s’est révélée impopulaire. De plus, sa gestion des conséquences de la chute des prix de la noix de cajou, une importante source de revenus pour la population, a également été critiquée.
Immédiatement après l’annonce des résultats, une foule s’est rassemblée devant le siège du PAIGC, faisant résonner des casseroles en signe de célébration. Muniro Conté, porte-parole de la coalition PAI-Terra Ranka, a exprimé sa joie en déclarant : « Nous venons de remporter une victoire historique. Cette fois-ci, tout ce que nous demandons, c’est qu’on nous laisse gouverner le pays ».
Une nouvelle ère politique pour la Guinée-Bissau ?
Dans un pays où les résultats des élections sont souvent contestés, les quelque 200 observateurs internationaux présents ont déclaré n’avoir relevé aucun incident majeur et ont affirmé que le scrutin s’est déroulé dans la liberté, la transparence et la sérénité.
La Guinée-Bissau, qui a connu une instabilité politique chronique depuis son indépendance du Portugal en 1974, a été marquée par de nombreux coups d’État et tentatives de coup d’État, le dernier en date remontant à février 2022.
Cette victoire électorale de l’opposition ouvre une nouvelle ère politique dans le pays, offrant l’espoir d’une gouvernance plus stable et d’un développement socio-économique durable pour la population guinéenne-bissauvienne.