A en juger le nombre de téléchargements honorable qu’affiche le récent single de Kanaa et les commentaires élogieux dont il bénéficie, YQDQPNB est un chef d’oeuvre.
Bien réussi aussi bien dans le fond que dans la forme, ce single ne fait que confirmer le talent de lyriciste et de kickeur du Djanta du rap game.
Et pour élucider nos dires, nous nous sommes amusés à décrypter les lyrics et les messages subliminaux cachés sous quelques punchlines.

<<Au fait, il y a ceux qui vont à l’église, ceux qui vont voir un psy, et il y a ceux qui vont au studio >>:
Dès les premieres paroles vous pouvez avoir une idée de ce que sera ce son.
Pour soulager sa tête des événements malencontreux de la vie des gens vont voir des psychiatres surtout en Europe; oui en même temps il y a certains qui vont à l’église mais pour un artiste le meilleur défouloir c’est le studio pour cracher sur un beat tout son resenti.
Toujours dans un français soutenu et avec une écriture hors pairs il introduit le son posé sur un beat mélancolique doublé des vibes de la guinéenne Khady Diop.

La figure de style la plus utilisée est la métaphore. Par celle-ci, l’artiste fait cas de ceux qui parle sans pour autant agir et en même temps de la situation inverse.
Il demande aussi à lire entre les lignes de son texte parce que vous savez bien que les textes du Djanta sont vraiment des poèmes. Conseil reçu, nous essayons actuellement de le faire.

L’amour propre, vous le savez tout vrai homme doit en avoir, <<Trop d’amour propre, mis mon coeur dans de l’omo>>; pour expliquer à quel point il en a il fait un jeu de mots avec l’adjectif propre et Omo qui est un détergent.
Oui le 33! On ne vas pas revenir sur toute l’histoire derrière mais tout compte fait, ce chiffre est une identité pour le Djanta.
<<Parie sur le 33. Tu vas toucher le gros lot>>; par cette phrase, il apelle donc son auditoire à croire en lui et qu’ils ne seront pas déçus.

Il démontre son patriotisme mais en même temps dénonçant ce qui se passe dans sa patrie et vous le savez tout comme moi qu’il n’a pas tort. Engagement auprès de la jeunesse très louable que peu d’artistes osent faire.
Il pénètre beaucoup plus la sphère politique qui depuis quelques temps est secoué par plusieurs troubles.
<<Qu’ils envoient leurs balles, amorti de la poitrine>> pour marteler la détermination du peuple.

Il explique qu’il n’a pas grandi dans la rue. Du coup il ne la rappe pas mais c’est pas pour autant qu’il ne sait pas que la violence y sévit.

Ensuite une question qui fait sourire « Qui sont les bandits? ». J’espère que vous avez trouvé une reponse parce qu’ils nous en propose deux donc on vous retourne aussi la question ceux qui sont à la tête ou ceux qui sont à Bê?
C’est vrai que depuis un temps, l’ambiance est tendue mais la comparaison fait rire.

<<Lomé, c’est le paradis, demande à ceux qui vivent à Katanga>>:
Pour donner un coup d’espoir et de sourire, Kanaa n’oublie pas de mentionner que loin des embrouilles politiques il y a la joie de vivre. Pourquoi avoir choisi Katanga? Franchement, on ne le sait pas. Peut-être juste pour la rime ou à cause de son bon air marin.

Toujours enchaînant les vices et problèmes de notre pays il soulève un point énéluctable qu’est la justice. Oui chez nous ici au Togo ton sort au tribunal dépend des gens que tu connais, la loi en vrai il n’y a que peu qui la mettent en pratique. Un point fort qui a été touché en se servant de sa musique pour dire tout haut cequi se dit tout bas.

C’est cette partie qui nous passionne le plus. A quel prix on vend notre honneur? L’honneur a t-il un prix ? Quel jeunes sommes nous? Sommes nous des jeunes avec des principes, ou juste des cupides dont la conscience s’achète? Prenons nous la peine d’analyser ou sommes nous des vendus? Ce passage qui rejoint un autre( <<5 colo et ça marche>>)nous interpelle.

<<Esso la gna kafada, repose en paix Abdoulaye Yacoubou>> Abdoulaye Yacoubou sûrement que vous avez entendu parlé de ce jeune enfant tombé sous les balles. Le 33 s’incline en sa mémoire avec quelques mots provenants d’une langue locale.

<<Je connais des gens qui sont morts en mangeant la vie>>: Celle là est la bonne lol…on se dit souvent mangeons la vie oui mais en la faisant, on meurt aussi. Il y a qu’un pont entre la vie et la mort donc Djanta apelle à la prudence et à la retenue.

Oui l’un après l’autre, KanAa dénonce les maux de notre societé.
Oui LCF vous vous en rappelez? Presque un an déjà que cette chaîne a été fermée pour des raisons encore floues et ses jeunes employés renvoyés au chômage. Ils étaient nos freres et nos amis. Novelas Tv, oui ça divertit mais après ça n’emploie pas des Togolais.

<<Vivre nous tue mais on se tue à vivre>>, pour dire que l’on est dans un pays où la jeunesse se tue à survivre malgré tout ce qu’elle endure.

Ce texte a un ton melancolique en raison de la situation du pays mais aussi pour une autre qu’il vous dévoilera lui même tres bientôt. Des textes et phrases à comprendre en plusieurs sens oui rien d’étonnant c’est le 33 et la forêt qui se cache dans la graine dixit KanAa.

Dans le deuxieme couplet beaucoup plus court, KanAa continue de relater son vécu ses envies et ses coups de gueule.
Une petite phrase d’egotrip où il affirme être le best et que pour l’instant les autres rappeurs ne sont bons qu’à attendre. 3 phrases pour heurter la concurrence n’ont pas tué le caractère engagé de ce texte.
Il s’attaque plus loin à ceux qui passe la majeur partie de leur temps à parler oui il le fallait des punchs qui sont adressées à ces mecs qui sont irresponsables mais qui se la jouent sur Facebook.
KanAa dans les dernières phrases affirme qu’il souffrira jusqu’au tombeau oui comme tout le monde, la vie c’est pas le lait et comme un leader il le souligne.

<<Suis-je l’ange gardien de mes frères ?
Gabriel ou Lucifer, lequel des deux je vais être ?>>:
Quelques questions de la vie que tout homme intègre doit se poser puisse que personne n’est parfait.

Tout ce qui lui arrive dans la vie, il le considere comme un entraînement pour mieux s’armer et affronter cette vie qui n’est pas forcement ce qu’il voudrait que ça soit.

Il y a que Dieu qui peut me blesser; vous le savez que Dieu notre créateur ne blesse jamais. Ceci est un anglicisme inventé par l’artiste pour faire sensation, bless signifiant bénir.

Mental d’Acier; la jeunesse togolaise l’a.

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