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NOMS DES LIEUX ET MONUMENTS DU CAMEROUN: LES VERTIGES DE LA COLONISATION



Dans les villes, il reste des stigmates parfois inattendus du passé colonial dans les noms des lieux et monuments.

Yaoundé doit être la seule ville au monde où les lieux ont une double dénomination : d’abord, celle, populaire, que l’on adresse au chauffeur de taxi, et celle, officielle, qui s’affiche dans les documents et sur les plaques nominatives. Première escale, le  » ground zéro «  de la ville, ce qui est considéré comme le  » centre «  de Yaoundé. Le lieu-dit  » poste centrale « … Un rond-point immense, en fond d’entonnoir, où se déversent toutes les issues de la ville : nord, le boulevard du 20 mai, sud, le même boulevard, mais venant du populaire Mvog Mbi, est, une pente abrupte descendant de Mvog Ada, quartier des  » historiques clans autochtones », et ouest, Melen, avec en surplomb, le  » monument de la Croix de Lorraine « . Une croix à double barre horizontale, un monument d’origine germanique, mais qui, curieusement fut adopté par la Résistance française comme emblème. Un pieds de nez qui fut le symbole abouti d’un mouvement qui libéra la France, puissance qui assuma la  » Tutelle « , puis le  » Mandat  » de la France coloniale sur le Cameroun.

Sur le versant le plus ensoleillé, le plus visible de l’endroit le plus incontournable de la capitale du Cameroun, se dresse la croix de Lorraine, avec sa centaine d’escaliers et sa croix bien en évidence. C’est l’ouvrage le mieux entretenu du Rond point Ahmadou Ahidjo, le vrai nom de cet endroit que tout le monde désigne « Rond point de la poste Centrale ». Parti de là, on bifurque direction nord, vers les quartiers les plus huppés de la ville. Marché Central, un autre rond point. Sans doute le plus fréquenté et redouté des automobilistes de la capitale. Car le relief y est en forte pente.

C’est le   rond point pharmacie du soleil  » pour tous. Mais il engage sur l’avenue du Maréchal Foch. Le maréchal Ferdinand Foch est un héros français de la première guerre mondiale. Foch fait partie le l’histoire militaire de la France, en ceci qu’il fut le commandant des armées alliées sur le front ouest aux dernières heures de la première guerre mondiale. Ce militaire de tradition à la française, artilleur, est de ceux qui ont façonné l’école des officiers de saint Cyr, dont il fut l’un des commandants, à la fin de la première guerre mondiale. Fort en thème, l’homme fut aussi membre de l’Académie Française. Toutes qualités et distinctions qui lui valent toute une rue en plein centre de Yaoundé.

Parallèle à l’avenue du maréchal Foch, qui est la rue devant l’ancien cinéma Le Capitole, il y a, plus haut, la Rue Narvik. Narvik est à la fois une histoire triste et glorieuse de l’armée de France : en l’automne 1939, se déclenche la Deuxième guerre mondiale. Avec une armée allemande, qui, après avoir balayé la Pologne, la France et toute l’Europe de l’ouest continentale, remonte vers le nord, où elle veut ouvrir sur la Mer du Nord, une brèche sur la Russie. Le corps expéditionnaire francoanglais résiste avec bravoure et c’est depuis presque un an, la première victoire, le premier signe positif, le regain de moral dans cette guerre où l’Allemagne nazie n’avait rien vu résister devant elle. Narvik est le souvenir de l’espoir. Rue de Narvik à Yaoundé aujourd’hui, ce sont les filles de joie qui perpétuent cette joie devant l’hôtel Djeuga sur cette rue où le Boukarous donne tous les soirs de la joie aux Yaoundéens.

Parallèle à la rue Narvik, est la rue Valéry Giscard d’Estaing. Pour y arriver, il faut faire la virgule, sur la rue Konrad Adenauer, chancellier allemand, bâtisseur de l’Europe. Tous les soirs sur l’avenue Valériy Giscard d’Estaing, brillent les  » diamants  » de l’endroit, les prostituées. Un pied de nez aux visitations utilitaires d’un ancien président de la France, à notre voisin de l’est.

Au bilan, le Cameroun, qui a un passé aussi riche et tumultueux n’a jamais honoré ses fils : Um Nyobé, Félix Moumié…Même l’armée du Cameroun moderne aurait pu ( dû) rendre hommage à ses illustres serviteurs : où est la rue de Bakassi ? Et celle de Tumenta , général camerounais, héros de Bakassi et porte flambeau des armées camerounaises à l’international ? Il y a ainsi, bien trop de pistes, pour redonner des possibilités de se réconcilier avec notre passé, dans cet exercice où chaque peuple se met en face de lui même, comme dans un miroir.

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